Si le baiser est un acte d'amour universel, on ne s'embrasse pas partout de la même manière. En Europe, la norme reste encore le french kiss, cette pratique qui consiste à introduire subtilement sa langue dans la bouche de son partenaire. Mais ce qui nous parait normal est loin de l'être ailleurs. Pour clarifier la question, des professeurs de l'Université d'Indiana se sont penchés sur le sujet et les résultats sont surprenants.
Contrairement aux idées reçues, moins de la moitié de la planète est adepte du bisou avec la langue, soit 46% au total. Justin Garcia, l'un des co-auteurs de cette étude intitulée "Is the Romantic-Sexual Kiss a Near Human Universal ?" (Est-ce que le baiser avec la langue est une pratique universelle ?) explique que notre vision du bisou sur la bouche est quelque peu égocentrée :
"Nous nous attendions à ce que certaines cultures ne soient pas fans du french kiss ou trouvent cela bizarre, mais nous avons été surpris de constater que cela représente en fait la majorité des réponses. C'est un véritable rappel, qui montre à quel point l'égocentrisme occidental peut biaiser la façon dont nous imaginons les choses".
Après avoir analysé à la loupe les pratiques buccales de 168 cultures à travers le monde, Justin et ses collègues en ont tiré un tableau très précis des zones pro french kiss. Si les Européens et les Asiatiques sont de fervents sympathisants du baiser avec la langue à 70% et 73%, les champions du monde du roulage de pelle sont les habitants du Moyen-Orient.
Bien que certains pays de la zone appliquent des règles très strictes en matière de religion et d'interdits sociaux (Arabie Saoudite, Iran, Qatar etc.), ceux qui y vivent seraient néanmoins 100% à s'embrasser avec la langue !
Si l'actrice Meg Ryan a tenté de populariser le roulage de pelles aux Etats-Unis avec le film "French Kiss" sorti en 1995, c'était sans compter sur la réticence de ses compatriotes. En Amérique du nord (Canada inclus), ils seraient 45% à être carrément anti bisou avec la langue. En Océanie, où la culture anglo-saxonne est pourtant fortement répandue, la proportion de french kisser descend encore d'un cran avec seulement 44% d'adeptes.
Ils sont pourtant loin de détester ça autant que les Africains, qui ne le pratiquent qu'à 17%. Et que dire des Sud-Américains et de leurs 13% d'adeptes !
Vous l'aurez compris, nous ne sommes pas aussi nombreux que ça à pratiquer le french kiss. Ce dernier serait pourtant un fidèle allié, comme l'explique très bien Justin Garcia : "Lorsqu'on s'embrasse de cette manière, cela permet de goûter, de sentir et donc d'évaluer sa compatibilité avec un partenaire. Il y a un rapport à la biologie très important dans le fait de s'embrasser, cela implique un échange de salive et de phéromones".