Au Royaume-Uni et maintenant en France, l'empoisonnement des femmes au GHB devient de plus en plus courant et préoccupant. Les saisies de ce produit ont triplé en petite couronne de Paris entre 2020 et 2021 selon Le Parisien. Une épidémie qui se propage, laissant les victimes dans un état second quand elles ne font pas de blackout. Parmi elles, deux amies de Simon Kerckhove, étudiant au Havre à l'origine d'un projet innovant sur le sujet.
"Il y a un mois et demi j'apprenais qu'une de mes proches à Nîmes avait été droguée au GHB dans une boîte de nuit, quinze jours plus tard, une autre encore, mais cette fois dans un bar à Lille", témoigne-t-il auprès du site Actu.fr. "Elles n'ont pas été victimes d'agressions sexuelles, mais celui ou ceux qui ont fait ça leur ont volé toutes leurs affaires. Fort heureusement, elles étaient toutes les deux accompagnées. Certains de leurs amis ont décrit un état second, l'une d'elles était incapable de parler ou marcher. Et surtout elles ne se souviennent de rien."
Côté solutions existantes, il estime qu'il faut "aller plus loin". "Aujourd'hui, il y a bien des capsules que l'on peut mettre sur les verres, mais elles ne sont pas adaptées à toutes les formes. Il y a aussi un système de détection via un vernis à ongles qui change de couleur au contact de la drogue lorsque vous mettez le doigt dans votre verre, mais là encore c'est perfectible."
Alors, il a eu l'idée d'élaborer, en collaboration avec des chercheurs locaux, une gélule à immerger dans le verre.
Le but : "Intégrer dans les verres une gélule qui se déposerait au fond et, qui en présence de substance de type GHB, donnerait l'effet d'un comprimé effervescent, changerait le liquide de couleur et laisserait s'échapper une odeur particulière. Notre objectif, c'est que ces trois effets soient produits et en un temps très limité", explique le jeune homme de 21 ans.
A noter que si la drogue n'est pas repérée, "la gélule resterait alors au fond du verre, ce qui permettrait de pouvoir boire le contenu sans ingérer évidemment la gélule". "Les conséquences psychologiques sont importantes pour les victimes et je pense vraiment qu'il y en a de plus en plus", constate Simon Kerckhove.
Si les recherches sont bien avancées, affirme le site d'infos, une question demeure : aussi malheureusement utile soit ce type de stratagèmes, ne reporte-t-il pas le poids de la sécurité (et plus tard, de la culpabilité) sur les potentielles victimes, quand il faudrait accroître la surveillance des potentiels agresseurs et former les personnels d'établissements nocturnes ou de soirées étudiantes ? Et aussi, insister sur la prévention en ces lieux ? Pour y parvenir en tout cas, peu de chance qu'une gélule suffise.