C'est historique : la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé a été votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale dans la nuit du 20 au 21 juillet. Et ce n'est pas trop tôt. Car cette nouvelle mesure était l'une des promesses du nouveau quinquennat Macron. Associations et personnes concernées appelaient depuis des années à sa concrétisation, mais cette mesure avait été rejetée à de nombreuses reprises par les députés de la majorité. Durant sa campagne présidentielle 2022, Emmanuel Macron s'était dit favorable à la déconjugalisation de l'Allocation adulte handicapé, annonçant le 15 avril dernier sur Franceinfo : "On va bouger", sans pour autant détailler de calendrier.
Pour rappel, les personnes handicapées dont le conjoint ou le conjointe gagnent plus de 1 020 euros net par mois bénéficient d'une allocation de 903 euros maximum. Mais pour cela, le conjoint ou la conjointe ne doit pas gagner plus de 1 625,40 euros par mois.
Par-delà ce critère restrictif, personnes concernées et associations voient là une forme de dépendance au conjoint ou à la conjointe. D'où le besoin exprimé de "déconjugalisation".
Suite à ce vote à l'Assemblée, on sait désormais que la déconjugalisation de l'Allocation adulte handicapé entrera en vigueur le 1er octobre 2023, a précisé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur franceinfo.
A l'unisson, les personnes concernées et associations ont salué cette avancée. "C'est un énorme soulagement, car c'est un combat historique que l'on mène depuis près de 20 ans", commente ainsi Pascale Ribes, président de l'association APF France handicap auprès de L'Express.
"La conjugalisation de l'AAH, cela correspond à une époque où les personnes handicapées étaient toutes en institution et il était impensable qu'elles soient en couple ou qu'elles fondent une famille. L'AAH a été créée en 1975 et à cette époque, même les femmes valides dépendaient beaucoup de leur mari", observe notamment Jeanne, autiste Asperger de 25 ans, au sein du HuffPost.
"Le vote de la déconjugalisation AAH, demande des assos comme Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir est une excellente nouvelle, notamment pour femmes handicapées. Un pas important pour leur indépendance et les protéger contre les violences", s'est félicitée l'ancienne députée Albane Gaillot sur Twitter.