On connaît le soutien d'Isabelle Adjani au mouvement #MeToo. En 2019 déjà, elle alertait l'opinion, l'espace d'une tribune dans Paris Match : "Il en est des femmes comme du climat, c'est toujours un combat pour les générations futures, alors que tout se joue ici et maintenant. Depuis deux ans, grâce à #MeToo, la domination masculine sous sa forme la plus brutale peine enfin à imposer aux femmes la loi du silence".
Et ce 22 juin, c'est sur le plateau de l'émission Quotidien sur TMC que l'actrice s'est exprimée. A l'affiche de Peter von Kant, le dernier film de François Ozon, Isabelle Adjani est revenue sur l'attitude déplacée de certains réalisateurs.
"Il peut arriver qu'il y ait un peu de déficience humaine, on va dire, chez un metteur en scène. À partir du moment où il se prend pour un démiurge, il peut vous infliger des choses qui ne sont pas humaines", a-t-elle déploré face à l'animateur Yann Barthès. "Il arrive qu'un réalisateur oublie lui-même qu'il est un être humain qui travaille avec d'autres êtres humains", s'est encore attristée l'actrice iconique. Une attitude autoritaire qu'elle dénonce.
A écouter Isabelle Adjani cependant, la posture volontiers démiurgique de certains réalisateurs se serait vue bousculée par la révolution #MeToo. "Je pense que #MeToo est en train de changer ce rapport de domination entre le réalisateur et son actrice", applaudit-elle. "Les metteurs en scène sont tout de même un petit peu alertés par la difficulté qui pourrait se présenter à insister de façon hégémonique."
Pour l'interprète de La Reine Margot, un équilibre reste à trouver dans la complexe relation entre metteurs en scène et actrices. "Je pense qu'il doit y avoir une forme de mise à distance pour qu'une proximité réelle et bienveillante puisse continuer à exister entre un metteur en scène et une actrice", a-t-elle conclu.