Benjamin Netanyahu n'est pas forcément reconnu pour la subtilité de ses discours. Qu'il évoque le sort des migrants africains ou les commémorations de la rafle du Vélodrome d'Hiver, le Premier ministre israélien a plutôt tendance à faire polémique. Et ce n'est pas près de se terminer, à en croire ses dernières sorties.
Le contexte ? Une conférence organisée au parlement monocaméral de la Knesset (à Jérusalem) ce 23 novembre, à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles ce 25 novembre. Conférence au sein de laquelle Benjamin Netanyahu s'est permis une curieuse analogie : "Les femmes sont des animaux... avec des droits". Des propos aberrants rapportés par le magazine en ligne israélien Times of Israël, et qui demeurent plutôt difficiles à décrypter.
"Nous savons que les animaux sont dotés de compréhension, d'intelligence, et de sentiments. Nous sommes compatissants envers les animaux, et les femmes sont des animaux", a développé le Premier ministre, concluant que "puisque les animaux ont des droits", les femmes devraient en avoir également. On a déjà connu rhétorique plus limpide.
Et l'incongruité semble s'intensifier au fur et à mesure des analogies très "personnelles" du Premier ministre. "Les animaux ont des droits, et il faut donc que ce sujet [celui des violences faites aux femmes] disparaisse totalement. J'espère que nous ne verrons plus jamais ces choses choquantes", a persisté Benjamin Netanyahu. Des propos qui ont aussi bien inspiré l'incompréhension... que l'indignation.
Celle de la députée Aida Touma-Sliman par exemple. "Nous sommes des citoyennes, nous sommes des êtres humains ... pas des animaux", a-t-elle déclaré à juste titre, comme le relève le Jerusalem Post. "Les droits des animaux sont les droits des femmes, un curieux slogan. Le ministre semble avoir pris une étrange tangente ici", a reconnu le journaliste libéral Josh Marshall. Le directeur de l'organisation juive américaine Israel Policy Forum, Eli Kowaz, a quant à lui dû assortir les propos rapportés du Premier ministre d'un "Je ne plaisante pas" pour assurer leur véracité. On le comprend, la stupéfaction semble être totale.
Selon le Jerusalem Post, le cabinet de Benjamin Netanyahu a même dû réagir à la polémique. "Le Premier ministre a parlé du fond du coeur des droits des femmes, et évoqué les violences infligées aux animaux. Mais en aucun cas, il n'avait l'intention de les comparer", a poursuivi l'office dans un communiqué officiel. Qu'importe, pour le Jerusalem Post, ce long monologue n'en reste pas moins "une gaffe verbale". Au moins.