En 2011, Jean-Michel Jarre s'était déjà fait remarquer en remettant en question l'efficacité de la loi Hadopi. Alors que le Midem, le rendez-vous annuel des professionnels de la musique, s'est achevé mardi à Cannes, le musicien français en a remis une couche, qualifiant d'erreur le dispositif instauré sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy. « La France avait de bonnes intentions en faisant la loi Hadopi, mais ce fut une erreur. C'est d'ailleurs toute l'industrie musicale qui a fait une erreur en s'attaquant à ses clients, en ne pensant qu'à combattre les pirates », a-t-il analysé dans le cadre d'une intervention portant sur le partage de la valeur.
Pour l'artiste, plutôt que de s'en prendre aux consommateurs de musique, l'industrie devrait plutôt se tourner vers ceux qui en tirent un profit, autrement dit, les diffuseurs en ligne. « Ce sont eux qui ont l'argent, alors nous devons discuter avec eux, nous devons devenir leurs partenaires, puisqu'ils utilisent notre savoir. Ils doivent partager eux aussi. On peut estimer qu'on est nous aussi les actionnaires de Youtube », a-t-il indiqué. Avec cette stratégie, celui qui est également président de la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et de compositeurs (Cisac), l'organisme qui chapeaute toutes les sociétés de droits d'auteurs pour les créateurs, souhaite enterrer la hache de guerre née de l'instauration de la loi Hadopi et signer une alliance avec Youtube, Dailymotion et Google, entre autres.