C'est un souvenir douloureux que Jennifer Lopez a partagé face aux caméras de The Hollywood Reporter. Invitée à la table ronde annuelle du média, l'actrice et chanteuse était venue discuter de la place des femmes dans l'industrie du cinéma, aux côtés de Scarlett Johansson, Lupita Nyong'o, Awkwafina, Laura Dern et Renée Zellweger. L'occasion pour ces talentueuses actrices de revenir sur leur parcours mais aussi de se confier sur les difficultés qu'elles ont rencontrées dans l'industrie du 7e art en tant que femmes.
Jennifer Lopez, actuellement à l'affiche du film Queens, est revenue sur un épisode douloureux de sa carrière, lorsqu'un réalisateur - dont elle n'a pas dévoiler l'identité - a voulu profiter de sa position pour pousser l'actrice à se dénuder face à lui. "Il voulait voir mes seins", raconte-t-elle. "Je me suis dit : 'Nous ne sommes pas sur le plateau', alors j'ai dit 'non' et je me suis levée."
Si Jennifer Lopez est parvenue à arrêter le réalisateur à temps, elle se souvient d'un sentiment d'angoisse, ressenti à ce moment précis : "Je me souviens d'avoir été si paniquée sur le moment. Et d'ailleurs, il y avait une costumière dans la pièce avec moi. Il y avait une autre femme dans la pièce, il a dit ça et j'ai dit 'non'." Elle ajoute : "Si vous cédez, à ce moment-là, cette personne s'en va en pensant qu'elle peut faire ce qu'elle veut. Et parce que j'ai mis une petite limite juste à cet instant et que j'ai dit 'non', il a laissé tomber et s'est excusé plus tard."
Scarlett Johansson, révoltée par cette histoire, rappelle qu'il n'est pas toujours possible ou aisé de dire non comme Jennifer Lopez a pu le faire ce jour-là : "Heureusement, tu as pu lui dire non mais tout le monde n'aurait pas pu répondre de cette manière", explique-t-elle lors de la table ronde.
Car Si #MeToo a permis de libérer la parole au sujet du harcèlement et des violences sexuelles qui font rage dans l'industrie cinématographique, il reste encore un long chemin à parcourir. En racontant son histoire, "J-Lo" espère pouvoir inspirer d'autres femmes et surtout leur rappeler que "ce n'est jamais normal de se sentir mal à l'aise", face à qui que ce soit.
Deux ans après le mouvement #MeToo, les langues continuent à se délier et de nombreuses actrices sont revenues sur le harcèlement ou les violences sexuelles dont elles ont été victimes sur les plateaux de tournage. En octobre dernier, Alyssa Milano se confiait ainsi dans son podcast Sorry not sorry sur une agression sexuelle ayant eu lieu lors du tournage d'une scène de sexe avec un acteur hollywoodien, dont elle n'a pas révélé l'identité, en 1993. L'occasion pour l'actrice de dénoncer également le phénomène de victim blaming, cette façon dont la société culpabilise encore aujourd'hui les victimes de leur propre agression. En France, si les langues peinent à se délier, le témoignage saisissant d'Adèle Haenel pourrait peut-être changer la donne.