Si le sexisme avait ses JO, nombreux seraient ceux à concourir. Preuve en est de la diffusion de la finale de ski de bosses des Jeux Olympiques de Pékin sur France 3 le dimanche 6 février : loin d'être un simple exercice de journalisme, ce passage télévisuel a généré bien des pépites sexistes. Et ce de la part du co-commentateur de l'épreuve, l'ancien skieur acrobatique Guilbaut Colas.
Aux côtés du journaliste sportif Maxence Regnault, il ne s'est pas privé de commenter la performance de la championne américaine Jaelin Kauf (sacrée championne olympique) : "Ça skie comme un mec", s'est-il exclamé. Un drôle de compliment.
"Pour une fille c'est vraiment impressionnant", "C'est dur à faire pour une fille", a-t-il poursuivi sur le même ton. On a déjà connu meilleur hommage aux épreuves olympiques féminines.
Et ces commentaires pas très constructifs d'être commentés en retour sur les réseaux sociaux. Notamment de la part des militantes féministes, plutôt perplexes. Ainsi le compte Préparez-vous pour la bagarre, qui épingle le sexisme dans les médias, d'observer : "Dire d'une femme qu'elle 'skie comme un homme', c'est souligner sa force ou sa rapidité. Le masculin est la référence de l'excellence. Si on disait d'un homme qu'il skie comme une femme ce serait pour sous-entendre qu'il est nul".
"C'est un double standard et un traitement différencié en fonction du genre", déplore encore Préparez-vous pour la bagarre l'espace d'un post Instagram abondamment liké. "Le présentateur vient vraiment de dire 'ça skie comme un mec' ? On est au Moyen Age ou c'est comment ? On a des performances incroyables en ski de bosses chez les femmes mais il faut toujours vouloir comparer avec les hommes surtout quand ils encensent une skieuse, ils ont besoin de la comparer à un homme pour la complimenter", commente à l'unisson une internaute.
L'expression d'un certain sexisme ordinaire.