Ca commence avec une bonne nouvelle. "Un record" même. 45 % des athlètes en lice pour les Jeux olympiques de Pékin qui se déroulent du 4 au 20 février 2022 sont des femmes, d'après le Comité international olympique (CIO). Une proportion inédite, s'enthousiasment les organisateurs, qui prouverait que les sportives "ont de plus en plus leur place dans ce genre d'événement", souligne le South China Morning Post dans un article repéré par Courrier International.
Mais voilà, il y a un hic. Un très gros hic, au-delà du boycott diplomatique de plusieurs pays dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada ou encore l'Australie (la France n'en fait pas partie) pour "dénoncer les attaques aux droits humains perpétués en Chine, notamment à l'égard des Ouïgours", note Libération. Celui de constater que "le long périple vers l'égalité aux Jeux est loin d'être terminé", affirme le média. Et pour cause, les femmes sont peut-être plus nombreuses à concourir, mais leurs épreuves restent moindres par rapport à celles dédiées aux athlètes masculins.
Et puis, elles sont organisées différemment.
"En saut à ski, les femmes s'élancent sur le petit tremplin (90 mètres) plutôt que sur le grand (120 mètres)", détaille le South China Morning Post. "En patinage de vitesse, les femmes ne font que 12,5 tours, contre 25 pour les hommes, et les distances vont jusqu'à 5 000 mètres chez les femmes alors que les hommes ont l'épreuve du 10 000 mètres."
Des adaptations qui ne sont justifiables en rien et qui n'ont "pas de fondements scientifiques", martèle au journal hong-kongais John O'Reilly, chargé de cours au département des sciences du sport de l'université chinoise de l'île. Comme les sportifs, les sportives sont tout à fait capables de patiner 10 000 mètres ou de sauter 120 mètres, rappelle-t-il.
Des inégalités révoltantes, qui se creusent chez certaines nations participantes. Comme le fait remarquer Courrier International, "le Qatar, Brunei et l'Arabie saoudite, n'ont jusqu'à présent jamais envoyé de sportives aux Jeux olympiques d'hiver". Raison de plus de ne pas s'attarder sur la compétition particulièrement controversée ?