Mais que s’est-il passé avec l’humoriste, un temps, préférée des Français ? Son dernier spectacle Boys Boys, Boys est actuellement le second titre le plus plébiscité sur la plateforme de streaming Prime Video, pour autant, certains de ses passages profondément antiféministes ont tour à tour interpelé ou donné naissance à des interrogations - justifiées - quant aux réelles intentions de l’artiste. À ce propos, Chloé Thibaud, journaliste et autrice de l’essai Désirer la violence, Ce(ux) que la pop culture nous apprend à aimer, a écrit un long post Instagram dans lequel elle relève quelques-unes de ces répliques problématiques. Tout en appelant à ne pas harceler la comique, Chloé Thibaud se demande si Florence Foresti s’est déjà aventurée à « lire un ou deux ouvrages sur le sexisme et sur l’éducation à la sexualité ». La question peut sembler polémique et pourtant. Quand la comédienne de Hollywoo dit « C’est vrai qu’on n’a plus de zone grise de consentement, nous à 50 ans. Nous, il n’y a plus d’ambiguïté, c’est toujours oui ! » ne cautionne-t-elle pas la culture du viol chez les seniors ? Pourquoi une femme, quels que soient son âge et sa situation amoureuse, devrait-elle nécessairement accepter une relation sexuelle ?
Au nom de l'humour, peut-on tout dire ? Florence Foresti a l'air de le penser ! En déclarant, en effet, qu’une « main au cul […] moi à mon âge, c’est un cadeau du ciel » ne sous-entend-elle pas qu’un geste non-consenti, quand on est une quinqua célibataire – puisque c’est là la pierre angulaire de Boys, Boys, Boys – doit être considéré comme une bénédiction ? Quand on sait l'impact et la popularité de l'artiste, on se demande si celle-ci a pleinement conscience de la portée de ses mots ? Si ne serait-ce qu'une personne ne trouverait pas, sous couvert de l'humour, l'argument idéal pour justifier des actes déplacés ? Bien sûr, on ne demande pas à Florence Foresti de refaire ad vitam æternam ses sketchs bon enfant des débuts, une artiste se doit d'évoluer, mais le virage clairement anti-féministe qu'elle a pris, bien avant Boys, Boys, Boys, ne rend service ni aux femmes et ni même aux hommes.