"Retourne à la cuisine" : en Angleterre, plus de la moitié des supportrices de foot sont victimes de sexisme

Carton rouge pour le sexisme. L'enquête accablante de la semaine est signée par l’association caritative anti-discrimination Kick It Out et relayée par le Guardian. Et elle concerne un lieu qui cristallise toutes les violences sexistes et sexuelles de notre société : le stade de foot.

Plus de 50 % des supportrices de football auraient été victimes de sexisme les jours de match en Angleterre, nous apprend effectivement le journal britannique, en se basant sur les témoignages de 1 502 femmes. Au coeur de la majorité des violences, les jeunes femmes, "les minorités ethniques et les supporters LGBTQ+, particulièrement touchés". Près d’une femme sondée sur quatre déclare également ne pas se sentir en sécurité sur un stade et dans des gradins. 

Certaines ont été "sifflées et harcelées de manière persistante", dénonce encore cette enquête accablante. D’autres ont signalé des attouchements inappropriés, des violences physiques et des agressions sexuelles. 46 % des sondées auraient déjà reçu des « demandes obscènes » et 27 % des propos "sexuellement agressifs". 

Et si êtes déjà déprimé, la suite s'avère pire...

Selon ce rapport toujours, près de la moitié (48 %) des femmes ont déjà entendu des propos sexistes dans les stades, dans les transports en commun ou  en direction des matchs. 53 % ont notamment été sommées par des hommes "d'aller ailleurs : dans la cuisine par exemple". 

Oui, le niveau est très élevé.

Mais d'aucuns s'évertuent à ne pas y voir du sexisme dans son expression la plus banalisée, et parlent de "folklore" - le fameux ! Tout comme l'homophobie ordinaire dans les stades de foot... 85 % des 1 502 sondées n’ont jamais signalé les violences sexistes et sexuelles subies dans les stades et alentours "au motif qu’elles ne pensaient pas qu’elles seraient prises au sérieux", dénonce le Guardian, qui le déplore : "la plupart des femmes qui ont signalé des abus n’étaient pas satisfaites du résultat car aucune mesure n’avait été prise, tandis que d’autres ont révélé qu’elles avaient trop peur des conséquences pour agir".

Une enquête qui fait penser à celle, dans nos territoires, du journal Ouest France, déployant tout un éventail d'agressions. Mains baladeuses, menaces de viol : en France, ce n'est pas mieux, car les stades de foot regorgent à l'unisson de violences sexistes et sexuelles. 

"J'ai entendu beaucoup de femmes ou jeunes filles qui ont senti des mains baladeuses ou des mecs se frotter à elles. En bus, lors de déplacements, dans des files d'attente pour entrer au stade... Beaucoup de supportrices ressentent à force un manque de légitimité qui les poussent à s'auto-censurer. Beaucoup n'osent pas se rendre au stade, surtout seules", détaille un témoignage dans l'enquête.

A quand les sanctions ?