"Une femme qui vient arbitrer dans un sport d'hommes, c'est compliqué". Ces propos de David Le Frapper, l'entraîneur du club de foot de Valenciennes, au sujet de Stéphanie Frappart, coupable à ses yeux de ne pas avoir sifflé un penalty pendant une rencontre vendredi 30 octobre, ont fait scandale au cours du week-end.
En conférence de presse, l'intéressé a en effet attaqué la première femme arbitre de la ligue 2 en des termes pour le moins choquants. Voici l'intégralité de sa déclaration : "Elle a pas vu, elle était trop loin... je sais pas... Ou elle faisait du patinage avant, elle (...) Elle a choisi de pas siffler, elle a sifflé des choses qui n'existaient pas... Qu'est-ce-que tu veux que je te dise, moi, Richard ?... Une femme qui vient arbitrer dans un sport d'hommes c'est compliqué quoi."
Le syndicat des arbitres a immédiatement dénoncé les déclarations de David Le Frapper, qualifiée de "sexistes" et "inadmissibles", tandis que la Fédération française de football a, par la voix d'Eric Borghini, président de la commission fédérale de l'arbitrage, fustigé la misogynie de l'entraîneur : "Ces paroles abaissent leur victime, mais surtout celui qui les profère. C'est inacceptable. Ce sont des propos du siècle dernier", a déclaré ce dernier à 20 minutes.
Afin d'éteindre la polémique, David Le Frapper a présenté ses excuse spour ses propos choquants : "Mes propos ont dépassé ma pensée. J'en suis désolé, a glissé le technicien. Les femmes ont évidemment un rôle important dans le milieu du football. Je suis profondément déçu, ça ne me ressemble pas. Ces propos sont sortis sous le coup de la déception et de la colère. Je m'excuse auprès de Madame l'arbitre."
Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'un coach mécontent s'en prend à une arbitre. En octobre 2014, Pep Guardiola, l'entraîneur catalan du Bayern de Munich s'est vivement emporté contre Bibiana Steinhaus, la quatrième arbitre du match entre son club et Mönchengladbach, lors du championnat d'Allemagne. Mais personne n'avait proféré de tels propos sexistes depuis Bernard Lacombe en 2013. Le conseiller spécial du président de l'Olympique lyonnais avait présenté ses excuses après avoir déclaré sur RMC qu'il ne "[discutait] pas avec les femmes de football" et avoir renvoyé ces dernières à 'leurs casseroles".