Ce vendredi 8 mars sera placé sous le signe de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes. Et non, ce n'est pas "la journée de la femme". Encore moins une fête que l'on célèbre.
N'en déplaise aux marques qui s'en donnent à coeur joie, pensant qu'il est certainement de bon augure d'offrir aux femmes des réductions sur les fleurs et les bijoux ce jour-là. Pour rappel, la Saint-Valentin est déjà passée et la Fête des mères n'aura pas lieu avant le mois de mai.
Il semble donc (encore) nécessaire de préciser que le 8 mars est une journée militante et humanitaire à portée internationale... au même titre que la Journée des droits de l'Homme (ou plutôt devrait-on dire des droits humains).
Aujourd'hui, l'ampleur de ce jour de lutte est telle que le 8 mars est en passe de devenir un jour férié dans la ville de Berlin (Allemagne). Mais à propos, pourquoi cette date ?
Pour comprendre les origines de cette date, il faut remonter au début du 20e siècle, à l'époque des luttes ouvrières où les femmes revendiquaient (déjà) l'égalité salariale, ainsi que le droit de vote.
L'idée d'instaurer une journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été suggérée pour la première fois en 1910 à Copenhague, lors de la 2e conférence internationale des femmes socialistes par Clara Zetkin.
Cette journaliste, enseignante et femme politique allemande qui dirigeait la prestigieuse revue Die Gleichheitn ("L'Égalité"), a proposé que cette date fédère et mutualise la voix des femmes à travers le monde.
Une Journée internationale des droits des femmes a été célébrée pour la première fois le 19 mars 1910, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où "plus d'un million de femmes et d'hommes ont assisté à des rassemblements", explique Amnesty International.
La date du 8 mars (qui correspond au 23 février dans le calendrier géorgien) marque également la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg en 1917. Ce mouvement révolutionnaire a conduit à une avancée majeure pour les femmes de Russie, à qui le gouvernement provisoire -instauré après la démission du tsar quatre jours plus tard- a accordé le droit de vote.
Comme le souligne l'historienne Françoise Picq, la manifestation pour les droits des femmes associée au 8 mars a été évoquée pour la première fois en 1955 par le journal L'Humanité.
Il faudra toutefois attendre 1977 pour que les Nations Unies officialise le 8 mars comme la Journée internationale des droits des femmes.