Ce 11 octobre, c'est la Journée internationale des droits des filles, événement organisé par l'ONU, sur l'impulsion de l'ONG Plan International. Des droits, hélas, largement fragilisés. Harcèlement, violences, mariage d'enfants, excision... Autant de faits constatés par Plan International.
Plus encore, Plan International observe un recul des progrès en matière de ces droits, régression indissociable de la crise sanitaire, mais aussi de la crise climatique. Cette année, l'ONG Plan International France alerte notamment sur le non-respect du consentement des filles. "Ces dernières continuent d'être confrontées aux pires discriminations : violences sexistes et sexuelles, harcèlement de rue et en ligne, excision et mariage d'enfants."
Ainsi, 58% des adolescentes ou jeunes femmes ont déjà été victimes de harcèlement, 12 millions de filles sont encore mariées de force chaque année (1 fille sur 5 a été mariée avant l'âge de 18 ans) et 200 millions de filles ont déjà été excisées dans le monde.
Un état des lieux accablant.
"Le Covid-19, l'insécurité alimentaire, les conflits, le changement climatique... : ces crises à répétition aggravent les violences faites aux filles. Doublement discriminées à cause de leur âge et de leur genre, les filles sont les premières à voir leurs droits mis à mal en situation d'urgence", déplore Plan International.
"Dans les zones de conflits, 90 % des adolescentes risquent de ne plus aller à l'école. Déscolarisées, sans protection et livrées à elles-mêmes, les filles courent un risque accru de violences sexistes et sexuelles, de mariages d'enfants et de grossesses précoces", développe l'ONG.
A l'occasion de cette journée dédiée, une manifestation est organisée ce 11 octobre à Paris, à 13 heures, Place de l'Hôtel de Ville à Paris. L'actrice et réalisatrice Julie Gayet, ambassadrice de Plan International France, incite à l'action, pour "mettre rapidement en place un programme ambitieux d'éducation complète à la sexualité et contre le sexisme".
"L'invisibilisation de cette journée est regrettable. Tout commence à cet âge en réalité, sur les inégalités de genre, mais aussi le harcèlement de rue, sur Internet, les mariages forcés... Quand les familles n'ont pas les moyens, ce sont les garçons qui vont faire des études... Malheureusement pour certains ce n'est pas leur sujet", déplore d'ailleurs Julie Gayet. Une voix critique, à laquelle s'associent celles de l'ex-ministre de l'Education Najat Vallaud Belkacem, de l'actrice Vanessa Demouy ou encore de la journaliste Rokhaya Diallo.
Et si on dés-invisibilisait cette Journée internationale des filles ?