Le directeur de prison avait noué une relation amoureuse avec sa détenue : il doit aujourd’hui répondre devant la justice des faveurs qu’il a accordées à Emma S., 23 ans, condamnée à 9 ans de prison pour avoir attiré Ilan Halimi dans un piège fatal en 2006.
Florent Gonçalves, 42 ans, est ainsi poursuivi pour avoir entretenu une correspondance et remis notamment des puces téléphoniques en 2009 et 2010 à une détenue, Emma S., qui comparaît elle-même dans cette affaire pour recel. Des charges retenues juridiquement faibles, qui sont dénoncées par l’avocate d’Emma : « des portables en détention, il y en a des milliers. Or ces cas n’atterrissent jamais au tribunal », souligne ainsi Me Dominique Attias. Même son de cloche du côté de la défense de M. Gonçalves : « s’il n’y avait pas le Gang des barbares en toile de fond, on ne serait jamais arrivé en correctionnelle », confirme Me Pascal Garbarini.
Interviewé sur TF1 dimanche soir dans l'émission Sept à huit, Florent Gonçalves a décrit sa relation avec Emma S. comme étant « passionnelle » et « chaotique ».
« C'était une histoire sentimentale assez improbable mais tout à fait sincère de part et d'autre », a-t-il affirmé, estimant ne pas avoir été manipulé par la jeune femme. « Peut-être que j'aurais dû dire stop », concède néanmoins l’ancien directeur de prison, qui a perdu son emploi suite à cette relation interdite.
C’est en 2009 qu’a démarré l’histoire d’amour entre l’homme marié de 42 ans et la jeune femme détenue depuis 2007 à la prison pour femmes de Versailles. La jeune femme lui avoue être tombée amoureuse, et s’ensuit une relation passionnelle, ponctuée par deux relations sexuelles, comme le raconte M. Gonçalves dans un livre à paraître jeudi (« Défense d’aimer », presse de la Cité) relatant son histoire.
Ce rapprochement soulève les plaintes des codétenues d’Emma, qui pointent du doigt les avantages dont elle profite en tant que maîtresse du directeur de l’établissement. Le parquet de Versailles en est vite avisé et une instruction s’ouvre fin 2010. Elle aboutit le 10 janvier 2010 à l’interpellation du directeur : M. Gonçalves sera bientôt révoqué de l’administration pénitentiaire et est quitté par sa compagne. « Ca m’a coûté tout ce qui était jusque-là ma vie », écrit-il. Il encourt aujourd’hui trois ans de prison. Quant à la jeune femme, elle a été récemment remise en liberté conditionnelle.
Crédit photo : AbleStock.com
Le directeur de prison Florent Goncalves amoureux de la détenue Emma
Faveurs du directeur de prison : la détenue Emma n’était pas la seule
Prison : l’Assemblée vote 24 000 places en plus d’ici à 2017