C'est une scène hallucinante à laquelle elle a assisté qui a soufflé à Katherine Pancol le thème de son dernier ouvrage sorti le 12 février dernier. En juin 2010, dans un café de Plaisance-du-Gers, une femme enceinte est frappée par son mari sous les yeux de ses enfants et des clients de l'établissement. Quatre ans plus tard, la romancière publie Muchachas, déjà considéré par les critiques comme l'évènement littéraire de l'hiver voire l'un des grands succès de l'année. Publié chez Albin Michel, le premier tome de cette nouvelle saga est donc loin d'être gai puisqu'il traite de la violence conjugale.
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« Il y a plusieurs histoires. Ça se passe à la fois à New York où l'on retrouve les anciens personnages Hortense, Garry et de nouveaux personnages : une violoniste qui s'appelle Calypso, un grand père cubain immigré à Miami, une comtesse russe ayant vécu en France et immigrée à New York », détaillait ainsi Katherine Pancol sur les ondes de France Info, il y a quelques jours. Et de poursuivre : « On passe ensuite à un autre monde rural assez brutal avec l'histoire noire d'un homme qui est le héros du village : un pompier nommé Ray. C'est un héros pour les habitants du village mais chez lui, il bat sa femme et viole sa fille », raconte celle qui est aujourd'hui l'un des plus grands phénomènes de l'édition de ces dix dernières années en France. Après Les Yeux jaunes du crocodile, La Valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, la parution de Muchachas a une résonance particulière d'autant que vient d'être publié le dernier baromètre de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS).
Selon l'enquête réalisée dans 37 départements français, le nombre d'appels au 115, la plateforme du Samu social, a augmenté de 5% en janvier. Mais ce chiffre grimpe à 11% si l'on s'intéresse aux sollicitations émanant de femmes isolées et à 24% pour la seule ville de Paris, la nuit. Une augmentation révélatrice du fléau des violences conjugales en France, et qui n'est pas passée inaperçue aux yeux des bénévoles venant en aide aux populations défavorisées. « Je le vois depuis deux ans mais c'est encore plus fort cette année. Elles sont surtout jeunes, sans emploi. Et c'est souvent leur compagnon qui les a mises dehors », a d'ailleurs analysé dans les colonnes du Parisien Alain Lemetter, responsable des Restos du cœur dans l'Orne. Ainsi, alors que certaines de ces femmes ont par miracle réchapper aux coups de leur conjoint, elle se retrouve soudainement sans abri, complètement démunies. « La demande augmente plus vite que l'offre», souligne Florent Gueguen, directeur général de la Fnars, précisant toutefois que des places d'hébergement ont récemment été ouvertes. Quant à Eric Pliez, le président du Samu Social, il déplore le manque de places, surtout pour les femmes seules. « La majorité des centres d'hébergement d'urgence sont réservés aux hommes », constate-t-il.
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