Alors que l'année scolaire a déjà commencé depuis plusieurs semaines, nos enfants ont toujours autant de mal à nous relater leurs journées. On a beau leur poser tout un tas de questions, telles que "c'était bon à la cantine ?", "Tu as aimé ce que tu as appris ?", "Tu t'es amusé ?", les réponses sont invariablement : "Oui", "non", "pas mal", "un peu". Brèves et fermées.
Sara Ackerman, écrivaine et elle-même professeure, a été confrontée à cette situation avec sa fille lorsque celle-ci est entrée en maternelle, comme elle le confie dans le Washington Post. Et après plusieurs vaines tentatives pour que sa fillette lui parle de sa journée, elle a fini par trouver une astuce payante. Sa stratégie ? Elle commence par lui raconter sa propre journée au travail. "Cette année, quand l'école a commencé, j'ai essayé une nouvelle approche à table durant le dîner. 'Voulez-vous entendre parler de ma journée ?', ai-je demandé à ma fille. Et ce jour-là et chaque jour depuis, elle n'a jamais dit 'non'. Je lui parle de réunions, de l'imprimante coincée à cause de mes photocopies et comment j'ai perdu et retrouvé mes clés."
En commençant par raconter sa journée, cette maman donne envie à sa fille de raconter ensuite la sienne. "J'apprends quel livre elle a écouté à la bibliothèque, qu'elle a enlevé ses bottes de pluie et mis ses baskets toute seule". Et sa fille, soudainement bavarde, lui raconte aussi avec qui elle a pris son goûter.
Selon l'auteure, peu importe ce que l'on fait dans la vie. Car il ne s'agit pas de raconter les petits détails sans intérêt, mais de partager avec ses enfants les choses qui nous ont faire rire, celles qui nous ont ennuyée, les erreurs que nous avons commises, les tâches qui nous ont semblé difficiles et les gens intéressants que nous avons rencontrés. Comme explique Sara Ackerman, le fait de prendre les devants et de se prêter au jeu de l'exercice donne envie ensuite à son enfant de faire de même en partageant sa journée avec ses parents.
Evidemment, nous non plus, spontanément, nous n'avons pas forcément envie de repenser à notre journée de travail et d'en parler. Mais comme le soulève l'auteure, peut-être que notre enfant aussi ne trouve pas sa journée ultra-palpitante au point d'avoir envie de nous la décortiquer. Mais l'auteure conclut : "Je prends du plaisir à entendre les détails de sa journée, et elle se plaît à écouter la mienne."
Il ne nous reste plus qu'à tester ce soir, à table et voir si, après nous avoir entendu raconter notre journée, notre petit aura envie de faire de même, en nous dévoilant enfin si "oui" ou "non", il a passé une journée agréable à l'école.