Tranquille et sereine, Roselyne Bachelot se tient débout, au milieu du plateau du Grand 8 en compagnie de La Fouine. « On va faire un exercice, lance t-elle au MC de trappes. Je veux savoir, quand même, si je peux apprendre à rapper ». Lui tendant une feuille, elle le prie de prendre le micro et « ces vers de Bérénice, de Racine » avant de commencer à les déclamer en guise de test : « Moi même j'ai voulu vous entendre en ces lieux, je n'écoute plus rien désormais adieu... ».
Un classique parmi les classique qui aurait eu sa place à la comédie française. Mais sur le plateau de D8 et dans la bouche de La Fouine, cela atteint tout de suite une autre dimension. On donne même dans le surréalisme loufoque lorsque le rappeur insère des « Fouiny Babe » çà et là au détour des Alexandrins. Culture cultivée, culture populaire, la dichotomie vole en éclat et le résultat n'est pas si déplaisant. « Incroyable ma Roselyne, mais quelle bête de scène », s'enthousiasme la présentatrice. « Quel flow ! », renchérit La Fouine, la comparant à Diam's. A quand Booba sur du Céline et Rohff sur du Keats ?