Dans son rapport annuel publié aujourd'hui, la Ligue des droits de l'Homme dénonce « les tares qui minent la République » et juge sévèrement le bilan des cinq années sous la présidence de Nicolas Sarkozy, mais aussi « l'endogamie » de la classe politique en général. Stéphane Hessel, ancien grand résistant et auteur du best-seller « Indignez-vous », et Jean-Pierre Dubois, président d'honneur de la LDH y affirment que « la sortie du présidentialisme sans responsabilité ni contrôle, la garantie d'une indépendance plus effective des contre-pouvoirs (juges constitutionnels, magistrats judiciaires, autorités indépendantes), la fin du cumul des mandats » devraient notamment être considérés comme de véritables mesures « de salut public démocratique ». Le candidat-président Nicolas Sarkozy est vivement critiqué dans ce rapport : « les promesses ont surtout alimenté colère, frustration et distance vis-à-vis d'un "système" perçu comme organisant le "lâchage" des catégories ouvrières et populaires par les couches moyennes et supérieures » dénonce le président de la LDH Pierre Tartakowsky.
Les affaires de la famille Bettencourt, ainsi que le procès Chirac seraient à l’origine de ce désenchantement démocratique dont il est question dans le bilan annuel de la LDH. L'organisme s’est montré également très virulent, affirmant que, « au cours de ce quinquennat (...) la France qui se lève tôt a découvert avec effarement, au fil des aventures de la famille Bettencourt, une société fin de race où l'on s'offre des îles, où l'on embauche la femme d'un ministre des Finances pour mieux frauder le Trésor public, où les chèques valsent au rythme des candidats méritants, lesquels, sous forme de bouclier fiscal, renvoient élégamment l'ascenseur ».
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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