Le jeudi 3 novembre 2011, Yamina Benguigui, adjointe au maire de Paris, en charge des droits de l’Homme et de la lutte contre les discriminations, a organisé un colloque fort intéressant sur les carrés musulmans.
Aussi bien dans son allocution d’introduction que dans son discours de clôture, Mme Benguigui a promis de s’investir personnellement pour obtenir plus de carrés musulmans. C’est ainsi qu’elle entend continuer à lutter contre les discriminations et à promouvoir l’intégration. Tout au long des quinze interventions du colloque, les responsabilités furent plutôt imputées à la République.
La communauté musulmane paraissait ainsi subir des discriminations. Mais nous savons que depuis 1881, la République ne relègue plus ses défunts dans des cimetières à part ou dans des carrés à l’écart. Ce sont plutôt des dispositions religieuses qui continuent de prescrire la séparation des êtres humains, même après la mort. Nos différents ministres chargés des cultes ont réussi à convaincre les musulmans - et leurs représentants – de la nécessité de recourir à des ossuaires afin de limiter les concessions à 30, 50 ou 99 ans, comme c’est la règle pour tous les défunts, croyants ou non-croyants.
Cette inflexion majeure du rite prouve que les musulmans sont tout à fait capables de plier la religion à leur propre volonté. Reste donc à régler une dernière question de détail pour que rien ne vienne empêcher les musulmans d’être enterrés en rang, à côté de leurs voisins et concitoyens du cimetière communal, qui n’est pas confessionnel. Il s’agit de l’orientation de la dépouille vers la Mecque. Au chapitre II, verset 115, le Coran énonce :
« Peu importe où vous tournez votre face, vous serez face à Allah ». Alors je me pose la question : n’est-il pas grand temps de réintégrer les morts pour intégrer les vivants ? Par cet acte symbolique très fort, les citoyens musulmans, de foi ou simplement de culture, peuvent devenir acteurs d’un destin commun au sein de notre belle nation. Renonçons tout simplement aux carrés qui nous séparent des autres. Une belle dernière volonté…pour s’intégrer ! Pascal Hilout, né Mohamed de deux parents musulmans.
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