Une équipe de chercheurs de l’Inserm a démontré que le bisphénol A (BPA) avait des effets néfastes sur la reproduction, même à faibles concentrations. Ce composé chimique, utilisé pour la fabrication de récipients alimentaires (bouteilles, boîtes de conserve, canettes) a déjà largement fait scandale. Entrant dans la fabrication des biberons, ses conséquences sur la santé du nourrisson ont été démontrées. Concernant les possibles effets sur l'appareil reproducteur de l'homme, « ces dangers étaient soupçonnés depuis des années », rappelle l'Express, mais pour la première fois, des chercheurs français les ont prouvés.
Pour réaliser une première expérimentation, l’équipe de René Habert, en collaboration avec l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, a conservé des testicules fœtaux humains en vie dans des boîtes de culture pendant trois jours. Certaines contenaient du bisphénol A et d’autres non. Les résultats prouvent que la présence de BPA réduit la production de testostérone et celle d’une autre hormone testiculaire qui permet la descente des testicules dans les bourses lors du développement fœtal. Un volume de 2 microgrammes par litre dans ces boîtes de culture - qui équivaut à une concentration moyenne dans le sang, les urines et le liquide amniotique - suffit pour entraîner des effets directs sur la reproduction humaine. Ces résultats pourraient expliquer la baisse de la qualité du sperme de la population masculine depuis 40 ans, explique l'Inserm dans un communiqué.
En janvier 2011, la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du bisphénol A a été suspendue en Europe. Cette interdiction s’appliquera à tous les contenants alimentaires destinés aux enfants de moins de trois ans en juillet 2015.
Alice Bidet
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