« Toute la famille, ma femme et mes enfants, sont nés en Italie. Ils n'ont rien à voir avec le Kosovo » : c’est la déclaration inattendue qu’a faite jeudi le père de Leonarda, la collégienne expulsée le 9 octobre dernier. « Nous avons menti aux autorités », a avoué Reshat Dibrani à l’agence Reuters. « Nous avons demandé l'asile en France et nous ne pouvions pas montrer nos papiers italiens. Nous avons dit que nous avions fui le Kosovo », a-t-il ainsi expliqué.
En réalité, seul Reshat Dibrani serait né au Kosovo, pays qu’il a quitté en 1973 à l’âge de neuf ans pour l’Italie, avant de rejoindre la France en 2008. Son épouse, Xhemaili, 41 ans, serait, elle, née en Italie, tout comme cinq de leurs six enfants, dont Leonarda. Seule la dernière, Medina, âgée de 17 mois, serait née en France. Et si Reshat Dibrani se sentirait prêt à rester désormais dans le pays où il est né, ses enfants dit-il « ont peur parce qu'ils ne connaissent pas la langue. Ils pleurent nuit et jour. » Leonarda s’était d’ailleurs exprimée à ce sujet : « Ma maison est en France. En France, j'ai tout, mes amis, mon petit ami, mes professeurs, mon école, mon avenir [...] Je n'ai rien ici. Je ne sais pas pourquoi je suis au Kosovo », avait-elle dit.
Mais ce n’est pas la seule révélation de Reshat Dibrani, qui a confié à BFM TV avoir acheté « un faux certificat de mariage 50 euros pour avoir plus de chances d'avoir les papiers ». « C'est normal, tout le monde fait ça », a-t-il ainsi ajouté. Au Kosovo, un responsable aurait de son côté indiqué à Reuters que le gouvernement ne savait « pas quoi faire avec cette famille. Elle n'est pas du Kosovo ». Selon un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur du Kosovo, interrogé sur Europe 1, la famille n’aurait donc « en fait aucune nationalité ».
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