Les statistiques d’Eurostat ont relevé un nombre de femmes actives plus élevé en Allemagne qu'en France. La sociologue de l’Institut national d’études démographiques (Ined) Anne Salles, rappelle que le taux d’emploi atteint 66% chez les Allemandes contre 60% dans l’Hexagone. Il faut dire qu'il est plus simple pour les mères françaises de travailler, en raison d’un réseau développé des gardes d’enfants. L'Allemagne est au contraire assez en retard dans le domaine. Les mamans actives sont également plus acceptées en France que sur l’autre rive du Rhin. L’idée commune est qu'une « bonne mère doit s’occuper elle-même de son bébé et ne pas partir travailler en le laissant à la crèche toute la journée ».
Autre raison expliquant un plus fort taux d'activité féminine en Allemagne : les femmes sans enfant, qui participent plus largement à la vie économique, y sont plus nombreuses qu'en France. D'autre part, les étudiantes y sont plus largement salariées, et les femmes âgées de 35 à 55 ans sont 50% à être employées. Les Françaises ne sont que 37% dans la même tranche d'âge à travailler. Dernier facteur de taille : le taux de chômage féminin allemand est seulement de 5,6% alors qu'il double chez les Françaises, pointant à 10,2%.
Ce « fort » taux d’emploi féminin en Allemagne s’explique aussi par la croissance des jobs à temps partiel. Le pourcentage de femmes y est passé de 30 à 45% entre 1989 et 2010, tandis qu'il est de 30% en France. Plafonnés à 400 euros nets, ces emplois attirent particulièrement la population féminine. Les deux tiers des mères d’enfants âgés de moins de 15 ans occupent un poste à temps partiel, contre seulement 30% de cette catégorie de femmes en France.
Salima Bahia
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