Pour le maire de Londres, Boris Johnson, les femmes ne vont pas à l’université pour s’instruire, obtenir des diplômes et être le mieux armées possible pour affronter le monde du travail mais simplement pour trouver un mari. C’est ce qu’il a insinué fin juin en marge d’un déplacement à Kuala Lumpur (Malaisie), lors de l’annonce du prochain Forum économique islamique mondial (qui se déroulera à Londres du 29 au 31 octobre prochain). Alors que le Premier ministre malaisien insistait, auprès de la presse, sur la nécessité d’encourager l’éducation des femmes dans les pays musulmans, se félicitant par la même occasion du fait que les filles représentent 68% des étudiants en Malaisie, Boris Johnson y est allé de sa petite remarque sexiste. « Il faut bien qu’elles trouvent des hommes à épouser », a-t-il lâché, suscitant rires et malaise dans l’assistance.
Diffusée sur Internet une semaine plus tard, la vidéo de cette conférence de presse et les propos de l’élu conservateur britannique ont déclenché une vague d’indignation dans la sphère politique et sur les réseaux sociaux. Kate Green, figure de l’opposition et porte-parole sur les questions de l’égalité a jugé cette remarque dégradante et insultante, pressant le maire de s’excuser. « Il pense peut-être que sa bouffonnerie fait passer ses opinions désuètes mais ce n’est pas drôle », a-t-elle indiqué. Parallèlement, une vague de critiques, précédées du hashtag #sexistmayor, a envahi Twitter. « Ma remise de diplôme est prévue demain. Dernière chance que l’on me mette la bague au doigt. Souhaitez-moi bonne chance », a ainsi ironisé une utilisatrice du site de microblogging quand une autre déclarait : « Je vais à l’université pour être sûre d’avoir les compétences pour clouer le bec d'hommes comme vous ».
Devant la fronde, le maire de Londres est finalement revenu sur ses déclarations par le biais d’un communiqué : « Certaines personnes ont visiblement mal interprété mes propos tenus lors de la conférence de presse de la semaine dernière, au sujet de la sous-représentation masculine à l'entrée de l’université. Il est tout à fait risible et exaspérant de croire que je puisse réellement penser que les femmes vont à l’université pour trouver un mari. Je précisais simplement un fait dont j’ai déjà parlé précédemment, à savoir qu’avec 68% d’étudiantes, le phénomène sociologique que constitue l’accouplement était intensifié ». Une justification encore plus douteuse et dont Boris Johnson aurait mieux fait de se passer.