Politique
Les Insoumis veulent une crèche à l'Assemblée nationale
Publié le 4 octobre 2017 à 17:24
Par Charlotte Arce | Journaliste
Vendredi 29 septembre, les députés de La France Insoumise ont déposé un amendement réclamant la création d'une crèche à l'Assemblée nationale. Et pourquoi pas ?
Les députés de la France Insoumise le 3 juillet 2017 à Paris Les députés de la France Insoumise le 3 juillet 2017 à Paris© Getty Images
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Ils ont beau être députés, ils sont confrontés aux mêmes problèmes de garde d'enfants que tous les autres parents. Ce vendredi 29 septembre, les députés de La France Insoumise (LFI) ont déposé un amendement afin de réclamer l'ouverture d'une crèche "mise à disposition pour les enfants de député ou députée, des fonctionnaires, des collaborateurs et collaboratrices, et de tout agent employé par les services administratifs de l'Assemblée nationale".

Signé notamment par Clémentine Autain, Adrien Quatennens, Jean-Luc Mélenchon ou encore François Ruffin, l'amendement vise à aider les collaborateurs.ices du Palais Bourbon à concilier vie professionnelle et vie familiale en leur offrant un mode de garde rattaché à leur lieu de travail. Alors qu'il manque aujourd'hui plus de 400 000 places dans les structures d'accueil collectif et que les crèches d'entreprise sont de plus en plus plébiscitées par les salariés et les employeurs.

Un argument d'ailleurs développé par les députés LFI signataires de l'amendement. "Le Sénat dispose d'une halte-garderie, le Conseil de l'Europe a une crèche, de grandes entreprises ont compris l'intérêt de mettre à disposition de ses salarié·e·s.

Dès 1991, Ségolène Royal en faisait la requête. Le 11 décembre 2012, Barbara Romagnan et Axelle Lemaire réitéraient cette demande. Le poids symbolique d'instituer un tel service à l'Assemblée nationale, qui doit endosser le rôle exemplaire qui est le sien doit nous conduire à proposer cet amendement", écrivent-ils.

Un enjeu d'égalité femmes-hommes

La question de la création d'une crèche au sein de l'Assemblée nationale n'est en effet pas nouvelle. En juillet dernier encore, Clémentine Autain avait jugé "étonnant et regrettable" qu'aucune structure d'accueil collective ne soit disponible pour faciliter la vie des députés jeunes parents. "Pourquoi les députés resteraient à l'écart de ce que la société vit, c'est-à-dire l'aspiration à mieux articuler les temps de travail et la vie familiale ?", s'interrogeait l'élue dans les colonnes du Parisien. "J'ai l'intention de mettre la question à l'ordre du jour du bureau de l'Assemblée. Je trouve étonnant et regrettable que le Palais-Bourbon, surtout au regard des horaires qui sont les nôtres, avec des séances de nuit notamment, n'ait pas prévu la prise en charge des modes de garde des enfants. C'est un enjeu d'égalité femmes-hommes", poursuivait Clémentine Autain.

Si l'amendement n'a pour le moment pas été discuté au sein de l'hémicycle, il est fort peu probable que la majorité se prononce en faveur d'un tel projet. Déjà cet été, la députée LREM Aurore Bergé avait réagi à la proposition de Clémentine Autain. "Les députés gagnaient suffisamment bien leur vie pour trouver des solutions de garde", arguait-elle sur Twitter, excluant d'emblée le débat la question de la conciliation des temps de vie. En revanche, elle ne voyait pas le problème à "poser la question pour les collab et le personnel".

Reste désormais à savoir si la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes jugera l'amendement des députés LFI opportuns. Signe que Marlène Schiappa – créatrice du réseau Maman Travaille – n'a pas laissé tout à fait de côté la question de la conciliation vie pro-vie familiale comme moteur de l'égalité, elle a créé en juin un "bureau des enfants" au sein de son ministère. Ce dispositif de dépannage permet aux parents ayant eu un problème de garde de venir a travailler avec leur enfant. "Avoir des enfants ne doit plus relever seulement de la responsabilité des parents, mais bien de la société toute entière", faisait valoir Marlène Schiappa lors de son inauguration. Puissent les députés de La République En Marche s'en souvenir au moment de discuter de l'amendement.

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