Au jeu de "qui domine Internet ?", il semble bien que les bébés aient gagné contre les chats. D'après une étude réalisée par le Pew Research Center, un think tank américain et reprise par le Washington Post dans un article intitulé "How moms won the Internet - and what that means for us" ("Comment les mamans ont conquis Internet et ce que cela signifie pour nous", ndr), les mères âgées de 40 à 45 ans sont en effet les plus grandes partageuses de contenus viraux sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook. 81% des mères américaines interrogées utilisent le site créé par Mark Zuckerberg, contre 66% des pères. Et 56% des mamans concèdent visiter le réseau social plusieurs fois par jour.
Que font les mamans sur Facebook d'après le sondage mené par le Pew Research Center ? Non seulement, elles communiquent avec leurs amis, mais elles se renseignent, reçoivent du soutien de leurs proches, et, et c'est là que cela devient intéressant, elles réagissent aux contenus postés. 88% des mères déclarent en effet qu'elles sont sensibles aux posts diffusant des informations "feelgood", c'est-à-dire inspirantes ou enthousiasmantes.
"Les mères sont très investies sur les réseaux sociaux, et enclines à apporter de l'aide ou à recevoir du soutien", écrivent les auteurs de l'enquête. D'après Neetzan Zimmermann, un blogueur spécialisé dans les informations virales interviewé par le Washington Post, cette "victoire" des mères était à prévoir. "Depuis le début, Facebook était destiné à être récupéré par les mères. Tout son succès repose sur les potins, les photos de bébés et les infos à l'eau de rose, c'est déjà un truc de mamans", explique-t-il tranquillement au journal. Sans compter l'attrait des publicitaires pour la fameuse ménagère de moins de cinquante ans, c'est-à-dire celle qui tient les cordons de la bourse au sein du foyer, appelée dans le jargon publicitaire "digital mum".
Pour le Washington Post, le succès de Facebook auprès des mamans tient au fait que les femmes, et en particulier les mères, s'appuient sur leur tissu de relations, et ce depuis la nuit des temps. Sur le réseau, ce phénomène se traduit par le fait qu'elles comptent plus d'amis que les hommes et sont plus enclines à commenter les contenus postés par leur entourage.
L'appétit des mères pour les informations positives conduit de plus en plus de médias à concevoir des contenus sur-mesure pour pour ces dernières. Le Washington Post évoque ainsi à les sites Viral Nova et Little Things, qui poussent leurs rédacteurs à se mettre dans la peau de leurs mères pour rédiger des contenus qui plairont à ces dernières, devenues une cible marketing de choix.
Un processus qui expliquerait le fait que nos murs Facebook soient de plus en plus inondés de contenus légers ou joyeux, souvent assortis d'un message inspirant : des chiens qui sauvent des bébés, des animaux rigolos ou des enfants qui chantent avec une voix d'ange. Sans parler des recettes de toasts à l'avocat ou des méthodes DIY pour fabriquer ses propres produits de beauté maison. Ou comment la ménagère de moins de cinquante ans a conquis Internet, selon le Washington Post. Une question nous taraude cependant : les mamans sont-elles forcément cucul, comme ont l'air de le penser les responsables des contenus des sites viraux mais également, dans une certaine mesure, la journaliste du Washington Post qui analyse le phénomène ?