C’est à la naissance de son troisième enfant, Raphaël, que Christelle Coche-Dupeuble a redécouvert l’une de ses passions : la cuisine. « En congé maternité, j’ai eu du temps pour moi, je me suis remise à concocter des petits plats, comme je n’avais pas eu le temps de le faire depuis longtemps. » En 2009, cette working mum, directrice générale adjointe dans une agence de communication, devait bien souvent se contenter de cuisine sur le pouce ou de sushis. « Quand je me suis remise aux fourneaux, j’ai pensé à mes amis, dans la même situation que moi. Et si j’ai d’abord imaginé leur donner mes petits plats, j’ai surtout réalisé que je pouvais les vendre. » Après 22 ans passés dans la communication et un test auprès de ses proches, Christelle Coche-Dupeuble décide donc de se lancer dans la création d’entreprise.
En avril 2010, l’entrepreneuse débute une étude de marché qui donnera lieu six mois plus tard à la première livraison des « Petites casseroles » à Paris. Le concept ? Des petits plats cuisinés et analysés par une diététicienne, avec des produits frais et de saison pour que « le repas du soir garde son rôle convivial et régénérateur ». « La cuisine, ce n’était pas mon métier, c’est vrai, et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai pris un vrai chef ! Mais, j’étais moi-même la cible, je savais qu’il y avait un besoin : c’était le service qui m’avait manqué. Quant à l’aspect communication, je le sentais plutôt bien. » Et elle avait raison : en août 2011, Christelle Coche-Dupeuble dépose les statuts de son entreprise après avoir dépassé les plafonds autorisés pour rester en couveuse d’entreprise. En novembre, elle lève des fonds auprès d’un business angel et peut ainsi livrer sur toute l’Île-de-France.
Aujourd’hui, l’entrepreneuse compte 450 clients récurrents : des couples ou des célibataires overbookés qui ont ouvert un compte sur le site des « Petites casseroles » et se font livrer chaque semaine. Mais avec un chiffre d’affaires en progression de 30%, Christelle Coche-Dupeuble entend bien ne pas s’arrêter là. « À la rentrée, nous allons lancer des partenariats avec quelques grandes entreprises franciliennes. Les employés pourront ainsi se faire livrer leur repas du soir directement au bureau. » Et ce n’est pas tout : « Nous réfléchissons à un développement du concept dans les grandes capitales européennes comme Londres ou Bruxelles à l’horizon 2015-2016. » Mais si l’avenir s’annonce prometteur pour elle, l’entrepreneuse préfère rester prudente : « La cuisine, c’est très personnel, on y met forcément de soi et on a toujours des doutes. J’élabore les recettes, les menus, et chaque jour je me demande si les gens vont aimer. »
Se faire accompagner : que ce soit pour rédiger un business plan ou pour avoir un soutien lorsqu’on traverse une mauvaise passe, une aide est fondamental.
Ne pas confondre hobbies et métier : une idée ne fonctionnera pas seulement parce que l’on aime ce que l’on fait, il faut qu’il y ait une réelle demande.
Écouter son instinct : si vous doutez d’un projet, ne le faites pas. Si vous y croyez, vérifiez quelques données et allez-y !
5 mars 1967 : Naissance à Lyon.
De 1989 à 2010 : Consultante puis directrice générale adjointe dans une agence de communication.
Avril 2009 : Naissance de Raphaël, son 3e enfant.
Avril 2010 : Départ de la direction d'une agence de communication pour se consacrer au projet « Les petites casseroles ».
Août 2011 : Dépôt des statuts
Septembre 2012 : Lancement du site de commande en ligne www.lespetitescasseroles.fr
Retrouvez nos portraits de créateurs d'entreprises chaque lundi dans Le Parisien Économie