Source inépuisable d'inspiration pour les artistes du web, les princesses Disney sont cette fois mises en scène dans une campagne aussi dérangeante que nécessaire. Imaginée par la graphiste et illustratrice Saint Hoax, un pseudonyme pour cette artiste originaire du Moyen-Orient, elle dévoile Ariel, Jasmine et Aurore, héroïnes de notre enfance, contraintes à un baiser par leur père. Le but évident ? Interpeller les internautes sur la question du viol dans le cercle familial, et « encourager les victimes à parler de leur agression aux autorités pour ne pas que cela se reproduise », explique Saint Hoax sur son site. « 46% des mineurs violés sont victimes d'un des membres de leur famille. Il n'est jamais trop tard pour signaler votre agression », peut-on ainsi lire sous l'illustration.
Interrogée par le Huffington Post US, Saint Hoax explique que c'est le drame d'une de ses amies, violée à l'âge de sept par un parent, qui lui a inspirée la série d'images intitulée « Princest Diaries ». « Cette histoire m'a profondément choquée », admet celle qui se définit comme une « POPlitical artist ». « En tant qu'artiste et activiste, j'ai décidé de mettre en lumière ce crime de façon inédite. J'ai utilisé les princesses Disney parce qu'elles appartiennent à un langage visuel qui plaît à mon audience. »
Ce n'est pas la première fois que Saint Hoax égratigne l'univers édulcoré des personnages Disney. En février dernier, l'artiste avait détourné des scènes du film Aladdin pour alerter sur la situation au Moyen Orient et dénoncer la façon dont sont perçus ses habitants dans le reste du monde. Intitulée « Happy Never After », (détournement d' « Happy Ever After » qui signifie « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », ndlr), elle présentait notamment les visas britanniques des personnages du film barrés de la mention « refusé ».