On a toutes déjà vu ces vidéos de fitgirl enceintes jusqu’aux yeux qui poussent de la fonte ou enchaînent les squats comme si de rien était. Championne de tir à l'arc, Yaylagul Ramazanova a même participé aux Jeux Olympiques 2024 en étant enceinte de 6 mois. Des J.O qui se sont aussi illustrés par la participation de Valentina Petrillo, première athlète transgenre des Paralympiques. Mais c'est un autre sujet. Alors aussi impressionnantes soient ces femmes enceintes, s'adonner au sport comme elles le font est-il vraiment une bonne idée ?
Rappelons d’abord que s’il est recommandé par les organismes de santé de pratiquer une activité physique régulière, cela vaut aussi lors de la grossesse. Car enceinte ou pas, le sport est bénéfique pour la santé physique et mentale. Dans son guide accessible en ligne, le ministère chargé des Sports indique que, chez la femme enceinte, cela permet notamment de contrôler la prise de poids, diminuer les douleurs lombaires, améliorer la circulation veineuse, protéger le périnée et prévenir les fuites urinaires, prévenir les troubles du transit intestinal, faciliter la mobilité ou encore diminuer l’anxiété et l’état de dépression qui pourraient être ressentis.
Concernant la santé du bébé, pas de panique. Bénéfique pour la femme enceinte, l’activité physique le serait également pour son bébé. “Le neuro-développement de l’enfant à naître serait amélioré par l’activité physique de la mère”, lit-on aussi dans ce guide. On parle ici des capacités à s’orienter, à réguler l’état émotionnel et à discerner les sons.
Selon les habitudes de chacune avant sa grossesse, le sport en question et le moment de la grossesse, il faut savoir s’adapter. Sans oublier bien sûr les contre-indications de son médecin. Pour celles qui n’étaient pas ou peu actives avant d’être enceintes, la natation, la marche (nordique), le low-impact, les étirements, le yoga prénatal, les pilates ou la gymnastique douce sont les disciplines les plus adaptées.
Pour celles qui pratiquaient déjà une activité physique avant leur grossesse, il s’agira de poursuivre sans chercher à performer. Si le 1er trimestre ne requiert pas d’ajustement particulièrement, il est recommandé d’éviter la compétition, les activités intenses et les sports de contact ou à risque de chute dès le 2ème trimestre. Judokates, grimpeuses et autres boxeuses, c’est peut-être l’occasion de découvrir d’autres sports, mais ce n’est qu’un au revoir. Au 8ème mois, on descend encore d’un cran et on privilégie la marche, la gymnastique douce ou la natation.
Cela étant dit, peut-on vraiment pratiquer n’importe quel sport ? Non. Certaines activités sont interdites, quelle que soit la période de grossesse. C’est le cas de la plongée, en raison du risque d’accident de décompression pour le fœtus. Pour les autres, on évite les activités à haut risque de chute, comme l’équitation ou encore le ski alpin. On relègue également à plus tard les activités qui risquent de porter des coups au niveau du ventre et les sports de combats en général. Judokates, grimpeuses et autres boxeuses c’est encore vous qu’on regarde.
Enfin, la règle d’or à retenir est : ne pas se mettre la pression. Certes, il est préférable de bouger, cependant, par nausée, fatigue ou simplement manque d’envie, le manque de régularité n’est pas dramatique. Sachez aussi que toute activité physique est bonne à prendre, même si ce n’est pas à proprement parler du sport. Les déplacements du quotidien pour aller au travail ou faire ses courses, jardiner ou simplement se promener, constitue déjà une forme d’activité. En cas de doute, demandez à votre médecin.