En France, cela faisait 39 ans que la loi sur l’IVG n’avait pas été modifiée. Les députés plancheront lundi sur le remplacement d’une disposition méconnue de la loi, selon laquelle seule « la situation de détresse » justifie un tel recours. L’article sera remplacé par un autre énoncé: « La femme enceinte qui ne veut pas poursuivre une grossesse ». Cela devrait permettre aux femmes enceintes de pouvoir demander l’avortement à leur médecin, sans avoir à se justifier, consacrant ainsi l’IVG comme un droit inaliénable. Un délit « d’entrave à l’IVG », pour les médecins récalcitrants, devrait par ailleurs être créé.
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Ce renforcement de la loi sur l’IVG, prévu dans le cadre d'un projet de loi en faveur de l'égalité hommes-femmes, prend les mesures ultra-conservatrices votées en Espagne à contrepied. Outre-Pyrénées, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a effet fait voter une loi limitant strictement le recours à l’avortement. La mesure, décrite par la presse comme une opération séduction en direction de l’électorat catholique du pays, continue de susciter l’indignation, jusque dans les rangs de l’électorat visé.
Ce dimanche, le collectif « La Marche pour la vie » appelait à manifester à Paris à la veille du débat parlementaire. Le collectif, qui a reçu le soutient du Pape, demande une loi restreignant l'avortement, et peste contre l'approche du président François Hollande sur la question de la fin de vie.