C'est un conte de fées, un rêve devenu réalité. A 18 ans, Madeline Stuart a été choisie par la marque FTL Moda pour fouler le catwalk lors de la Fashion Week de New York le 13 septembre prochain. Après l'actrice Jamie Brewer (American Horror Story) en février dernier, Madeline Stuart devient ainsi la deuxième jeune femme atteinte de trisomie 21 invitée à participer à une Fashion Week. Derrière cet événement médiatique, c'est le combat d'une fille et de sa mère qui est récompensé.
Car depuis 2013, Madeline Stuart se bat pour balayer les clichés – souvent cruels et discriminatoires – qui entourent son handicap. Consciente dès son plus jeune âge qu'elle n'entre pas dans le moule de la normalité, la jeune australienne originaire de Brisbane décide un jour que le meilleur moyen pour s'accepter et prouver à tous qu'elle est comme les autres est de devenir mannequin. A 16 ans, Madeline commence sa métamorphose. Six jours par semaine, elle pratique la gymnastique, la natation, la danse, et même le cheerleading. Elle perd alors 20 kilos, se sent mieux dans sa peau et décide qu'il est temps de prendre d'assaut le monde de la mode.
Entre 2013 et 2015, Madeline se bâtit doucement une réputation. Elle rejoint Instagram (elle compte à ce jour plus de 73 000 abonnés) et devient peu à peu l'aspirant top model qui buzz. En mai dernier, Buzzfeed lui consacre un article dans lequel sa mère, Rosanne, explique : "Je pense qu'il est temps que les gens réalisent que les personnes touchées par la trisomie 21 peuvent être sexy et belles, et qu'elles doivent être célébrées". Deux mois plus tard, c'est la consécration. Madeline Stuart devient égérie pour deux marques américaines, Ever Maya, une griffe d'accessoires (qui lui dédie même une ligne de sacs à main à son nom), et Manifesta, spécialisée dans les vêtements de fitness .
Grâce à FTL Moda et la Fashion Week, la jeune trisomique n'assoit pas seulement sa notoriété, elle en profite aussi pour mettre un peu plus en lumière son combat contre les clichés liés à son handicap et redéfinir notre vision très normée de la beauté. Récemment interrogée par Cosmopolitan US, Rosanne expliquait pourquoi selon elle, l'arrivée de sa fille dans le milieu de la mode est une bénédiction pour tous :
"Le monde était prêt. Le monde veut être inclusif, il lui manquait juste une personne avec une telle visibilité lui permettant de le devenir. Je me souviens, quand j'étais à l'école tout le monde était homophobe et d'autres trucs dans le genre, alors qu'aujourd'hui c'est enfin cool d'être gay. Imaginez dans dix ans comment sera notre société avec les gens qui ont un handicap. Ce ne sera pas comme maintenant, ce sera une norme. Ce sera probablement cool de traîner avec une personne qui a un handicap intellectuel parce qu'on se sera rendu compte que ces personnes se soucient plus des émotions que du monde matériel".
Rosanne a également indiqué que sa fille avait enfin pu rencontrer son idole Jamie Brewer : "Elles ont toutes les deux des personnalités merveilleuses. Elle était très heureuse de rencontrer Maddy, elle a suivi son parcours sur Twitter pendant plusieurs mois". Pour Madeline Stuart, le conte de fée continue.