Peu importe finalement son discours de politique générale et le vote de confiance de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Manuel Valls, peut d’ores et déjà se targuer d’un soutien de poids… celui de l’ensemble de la filière des métiers de la viande. Chez les chefs cuisiniers, par contre, c’est la douche froide. Question de solidarité avec leurs confrères de Matignon. En effet, à peine arrivé à la tête du gouvernement, l’ex-ministre de l’Intérieur leur a fait expressément part de ses exigences en matière de bonne chair. Et autant dire que celles-ci, à l’instar de ses déclarations sur l’insécurité, se veulent des plus martiales. Pas de poisson, que de la bidoche. Qu’on se le dise, Manuel Valls, homme de fermeté, ne « mange que de la viande rouge ». Une posture à mille lieux de son prédécesseur connu pour son sens du compromis et son peu de goût pour l’autoritarisme. De là à supposer que Jean-Marc Ayrault est un mangeur impénitent de poissons…
Aujourd’hui, plus que jamais, à l'heure où les Français font le souhait d’un gouvernement dirigé d’une main ferme, la question se pose donc en ces termes : est-il plus viril de manger de la viande que du poisson ? L’histoire est anecdotique, la question l’est tout autant. Mais donne une bien belle occasion de débattre avec ceux qui aimeraient tant imposer une vision genrée des pratiques culinaires. Ces chantres de la cuisine pour hommes, forcément opposée à celle des femmes, ont-ils raison ? A Terrafemina, le débat est plus que jamais ouvert…