On connaissait le parler « cru et dru » de Jean-Luc Mélenchon, voici une autre adepte des envolées lyriques : Martine Aubry. Le Canard Enchaîné révèle, mercredi 30 juillet, dans un portrait consacré à la maire de Lille que l'ex-première secrétaire du Parti socialiste est loin d'être tendre avec ses camarades de la rue de Solférino.
Première cible de la « Dame de pique », comme la surnomme l'hebdomadaire satirique, son successeur à la tête du PS, Harlem Désir. Ainsi, au congrès de Toulouse, en 2012, alors qu'il est demandé à l'édile nordiste de prendre une photo aux côtés de l'actuel secrétaire d'Etat aux Affaires européennes afin de « mettre en scène la réconciliation des socialiste et les blessures refermées », Martine Aubry aurait asséné un tendre : « Pas question de poser à côté de cet enculé ».
Mais l'ancien eurodéputé n'est pas le seul à être rhabillé pour l'hiver. Gaëtan Gorce, sénateur de la Nièvre (Bourgogne) qui briguait le poste de premier secrétaire du PS après le départ d'Aubry aurait reçu un accueil glacial lors d'une réunion des socialistes. Tendant la main pour saluer l'ex-candidate à la primaire PS pour la présidentielle, Gaëtan Gorce aurait alors reçu un « je ne te salue pas, vieille salope », de la part de la maire de Lille.
Un portrait qui paraît deux semaines après une conférence de presse de Martine Aubry au cours de laquelle elle avait lâché en direction de l'exécutif : « Il n'est jamais trop tard pour réussir le quinquennat ». « Martine a décidé qu'elle parlerait chaque fois qu'elle l'estime nécessaire », précisait l'ancien ministre de la Ville et aubryste, François Lamy, il y a quelques jours. Nul doute que d'aucuns doivent attendre, non sans une certaine inquiétude, la prochaine salve de celle qu'un ministre, sous couvert d'anonymat, surnomme dans Le Figaro « l'ours ».