Frédéric Anton, chef des cuisines du prestigieux Pré Catalan et désormais connu pour avoir été pendant quatre saisons l'un des jurés du concours culinaire « Masterchef » a récemment été confronté à un événement grave sur son lieu de travail : l'agression d'un jeune apprenti par un supérieur. Afin d'éviter toute rumeur et déformation, le chef triplement étoilé a raconté les faits au site atabula.com, expliquant avoir eu vent de l'affaire dès le lendemain.
« Un chef de partie est venu me voir dans mon bureau et m'explique que la veille au soir, en fin de service, certains se sont amusés à se brûler les avant-bras avec des cuillères chaudes. Sur le coup, je me dis que cela est d'une bêtise sans nom. Puis, quelques minutes après, mon second de cuisine me rapporte qu'il vient d'avoir le père d'un apprenti au téléphone. Il lui a signalé que son fils a été brûlé à trois reprises sur les bras. Contre sa volonté. D'un seul coup, on s'éloigne beaucoup du simple jeu. J'arrive à joindre l'apprenti et je découvre cette autre version. Il a effectivement subi à trois reprises des brûlures avec une petite cuillère par un chef de partie qui n'est pas le sien pendant le service. L'acte était donc gratuit et je l'ai jugé inacceptable », détaille-t-il. Immédiatement, celui qui est également Meilleur Ouvrier de France informe la directrice des ressources humaines du groupe auquel appartient le restaurant de cet incident. « Nous avons décidé d'une mise à pied immédiate du chef de partie », explique-t-il. Parallèlement, il prend contact avec l'apprenti et ses parents. Le cuisinier en herbes décide d'aller travailler dans un autre restaurant mais Frédéric Anton l'assure de son soutien.
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Quant au chef de partie violent : « Je vais être transparent : j'ai hésité entre deux options. Soit me séparer immédiatement d'une brebis galeuse, soit la garder dans ma brigade et garder un œil attentif sur lui », avoue le chef. Et d'ajouter : « En choisissant la seconde option, c'était un moyen d'éviter qu'il reproduise l'inadmissible ailleurs. Mais en me renseignant sur son compte, je me suis aperçu que, même s'il faisait objectivement un bon chef de partie, il était loin d'être irréprochable sur d'autres points. A ce moment-là, ma décision était arrêtée : il ne pouvait plus rester parmi nous. Son licenciement a été acté. Il ne fait donc désormais plus partie de la brigade du Pré Catelan ».