Dans un monde où la dictature du corps parfait se fait de plus en plus intense, la chirurgie esthétique est un marché porteur. Toujours plus influencées par les stéréotypes véhiculés en couverture des magazines, les jeunes femmes d'aujourd'hui voudraient bien ressembler aux mannequins filiformes qui trustent les podiums des défilés couture à chaque fashion week. Parce qu'on leur a martelé que cette plastique de rêve était l'idéal à atteindre pour plaire aux hommes, elles se sont d'abord affamées pour pouvoir entrer dans une taille 34. Toujours pas satisfaites de leur silhouettes, elles sont ensuite passées au thigh gap, afin d'obtenir ce fameux trou à l'entrecuisse, véritable révélateur d'une minceur extrême. Complexées par la taille de leurs lèvres, elles se sont également infligées la nymphoplastie (réduction des petites lèvres). Mais il faut croire que cela ne suffit toujours pas. Aujourd'hui une toute nouvelle tendance correctrice vient de faire son apparition aux Etats-Unis : la monsplasty.
Au début on n'y a pas cru, et pourtant cette ridicule opération existe bel et bien. Mais en quoi consiste-elle exactement ? Cette technique vous permet d'aplatir le bombage naturel de la partie supérieur de votre pubis (appelée Mont de Vénus), où se trouvent normalement quelques poils protecteurs rapidement devenus indésirables. Propulsée sous le feu des projecteurs depuis quelques mois, cette mode incompréhensible a été popularisée sur la toile grâce à la couverture virale du dernier numéro de la revue sexy " Sports Illustrated ".
Non, ça n'a rien d'une blague, c'est même très sérieux. Alors qu'on pensait que l'épilation intégrale était déjà le comble de la souffrance féminine, voilà que débarque donc dans nos vies un nouveau prétexte pour modifier notre détestable anatomie. Heureusement, certaines femmes commencent enfin à s'insurger contre cette dictature du corps parfaitement parfait et les articles fleurissent sur la toile. Mais elles ne sont pas les seules à mettre en garde les plus jeunes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les hommes aussi commencent à monter au créneau, comme l'artiste britannique Jamie McCartney . Pour réconcilier les femmes avec leur anatomie, cet anglais a en effet décidé de mouler puis d'exposer 400 vulves différentes. Un travail de longue haleine, puisque toutes ces représentations viennent évidement de véritables corps de femmes, venues se porter volontaire.
Interviewé par le site Thickzine , il explique sa démarche : " Ce n'est pas vulgaire, c'est une vulve. L'art produit de la conscience sociale et je souhaite inviter les gens à faire une pause, à regarder et à écouter. Cette exposition essaye d'attirer leur attention en utilisant l'humour, et les éduque pour qu'ils comprennent ce que sont véritablement les femmes et qu'il n'y a rien d'anormal à cela ".
Et qu'il n'est pas forcément utile de se faire raboter le pubis ?