De plus en plus décriée par les spécialistes ces dernières années, la pratique de l'épilation intégrale s'invite une fois de plus dans l'actualité cet été. Il y a peu, la réalisatrice Ovidie y consacrait d'ailleurs une partie de son édifiant documentaire intitulé "A quoi rêvent les jeunes filles" sur France 2.
Dépassée par ce phénomène générationnel, la gynécologue Hélène Jacquemin-Le Vern a profité de cette occasion pour mettre en garde ses patientes dans Le Nouvel Obs. Pour elle pas de doute, l'épilation intégrale comporte de nombreux risques : "C'est un fléau auquel j'ai affaire tous les jours dans mon cabinet".
Nostalgique des années 70, elle s'étonne de voir les jeunes femmes d'aujourd'hui s'infliger un tel calvaire : "Nombreuses sont mes patientes qui ont de réelles irritations lors de la repousse de leurs poils, ou des boutons. C'est une contrainte épouvantable : les femmes ont mal pendant l'épilation, ça les irrite pendant deux jours, elles sont bien pendant 3-4 jours, puis ça commence à gratter, à repousser... et il faut tout recommencer" !
C'est vrai que question confort pratique, on a connu mieux. Et contrairement aux idées reçues, la majorité des hommes ne plébisciterait pas l'épilation intégrale. En vérité, seuls 12% d'entre eux en seraient fans selon une enquête réalisée en 2013. Pourtant, cette nouvelle tendance, apparue dans les années 90 par le biais de l'industrie des films pornographiques, devrait largement s'intensifier. Une simple question de temps, quand on sait que les 18-24 ans sont déjà 20% à y avoir recours.
Que ce soit pour entrer dans la norme, faire plaisir à son partenaire ou pour des raisons esthétiques, les adeptes de l'épilation intégrale s'exposent parfois sans le savoir à de nombreux inconvénients. Dotés d'un rôle protecteur, les poils permettent d'éviter toute irritation due au frottement des parties génitales. Ils ont également un impact déterminant sur la propagation des bactéries et de certaines maladies comme le molluscum contagiosum. Sans compter qu'une femme dépenserait en moyenne près de 12 000 euros pour s'épiler tout au long de sa vie. Un budget plus que conséquent, qui mériterait peut-être d'être revu à la baisse...
Si l'épilation intégrale est aujourd'hui devenue un véritable sujet polémique, une autre tendance commence également à émerger : la nymphoplastie. Une technique de chirurgie esthétique intime pour réduire les petites lèvres du sexe féminin.
"Maintenant que les femmes s'épilent, elles ont un meilleur aperçu du volume de leurs petites lèvres, qui sont à l'intérieur, plus fines et moins charnues que les grandes lèvres, mais qui dépassent. Les femmes se comparent aux actrices porno, mais le font également entre elles. Certaines viennent me dire : 'Je suis la seule à avoir d'aussi grandes lèvres, ce n'est pas normal '. Or, si : l'anatomie est faite ainsi."