À l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière qui se déroulait ce dimanche 12 mai en France et dans plus de 130 pays, environ 150 experts du soin regroupés au sein du mouvement d’infirmières et d’aides-soignantes « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » ont défilé dans les rues de Paris, de la place de la Bastille vers l’Hôtel Dieu, hôpital parisien à l’avenir incertain. Venus des quatre coins de l’Hexagone, ils manifestaient pour alerter les pouvoirs publics sur la pénibilité et la dégradation de leurs conditions de travail et sur la nécessité d’obtenir plus de moyens dans les établissements de santé. Fort de 35 000 membres, le collectif exige par ailleurs une réforme permettant « aux soignants d’avoir le temps de prodiguer des soins de qualité avec toute l’humanité qui s’impose ».
« Ma plus grande frustration n’est que la conséquence de ma passion : ne plus pouvoir accompagner le patient comme il se doit », avoue en effet Anne Wallet, aide-soignante à l’hôpital public d’Arras (Nord-Pas-de-Calais) au monde.fr. Et de déplorer : « On nous demande de faire du rendement, de ne traiter que la pathologie. Ce qui faisait le propre de notre métier, soigner, n’a plus lieu d’être. Le patient est déshumanisé, il n’a plus d’histoire, c’est un client. »
Mise en danger du patient, risque accru d’erreur professionnelle ou encore détérioration de l'état de santé des infirmières et aides-soignantes sont quelques-uns des dangers que tentaient de prévenir le collectif à coups de slogans chocs : « La rentabilité nous a tuées », « Soignants-soignés, tous unis pour la santé », « Écoute-nous Marisol ou on te met la camisole ». Mais pour l’heure, leurs revendications sont restées lettre morte. Le 3 mai dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine a rejeté la demande de rendez-vous de l’association.
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