Très populaire aux Etats-Unis, l'application de rencontre lesbienne Her a attiré ces derniers mois un tout nouveau profil d'inscrites. Comme le rapporte le site Mic.com, les utilisatrices sont de moins en moins nombreuses à s'identifier comme homosexuelles. Alors que Her comptait auparavant 64% de lesbiennes dans ses rangs, elles ne sont plus que 45% aujourd'hui. Pendant ce temps-là, le nombre de bisexuelles inscrites est passé de 16 à 27%, mais surtout, les femmes se considérant comme "sexuellement fluides" ou sans label sont de plus en plus nombreuses. Elles représentent ainsi actuellement 9% des utilisatrices contre 1% il y a encore quelques mois.
Pourquoi ce changement survient-il maintenant ? Selon Robyn Exton, la fondatrice de Her, la pop culture est en train de changer complètement notre vision de l'identité de genre. Dans un communiqué, elle révèle : "Depuis que Cara Delevingne et Miley Cyrus ont été vues dans la presse avec leurs partenaires, les demandes d'inscription ont largement augmenté". Auparavant incomprise, voire mal vue, cette fluidité de genre ou "gender fluidity" est ainsi passée du côté mainstream de la force en l'espace de quelques mois. Cara, Miley, mais aussi Kristen Stewart... des personnalités féminines influentes à Hollywood n'ont plus peur de refuser les étiquettes. Et lorsqu'on demande à Ruby Rose, la star androgyne de la série Orange is the New Black, dans quelle catégorie elle se range, elle résume ainsi son sentiment :
"Je ne m'identifie à aucun genre. Même si je ne suis pas un homme, je ne me sens pas vraiment une femme, même si je suis née ainsi. Donc je suis quelque part au milieu, ce qui est – dans mon imaginaire parfait – comme réunir le meilleur des deux sexes".
Pour Robyn Exton, ces quelques célébrités aideraient véritablement à nous faire prendre conscience de la complexité de notre orientation sexuelle et de notre genre. La fondatrice de Her explique à Mic.com : "J'ai l'impression que la communauté homosexuelle est en train d'entrer dans une ère nouvelle, une ère qui pourrait signifier un changement énorme. Historiquement, les étiquettes ont été utilisées pour marquer les différences entre les gens. En se débarrassant des labels, nous pourrions créer une unité entre tout le monde sans pour autant prendre le risque de perdre le sens de notre identité". Et d'ajouter : "Les femmes qui se considéraient avant comme hétérosexuelles se retrouvent en couple avec d'autres femmes. Elles n'ont pas besoin de s'identifier comme lesbiennes ou bisexuelles, elles sont juste heureuses d'être avec la personne par laquelle elles sont attirées".
Comme Cara Delevingne qui déclarait vouloir juste "aimer une personne, se sentir attirée par elle, sans considération de genre", les femmes n'ont donc plus peur de bousculer les codes. Plus enclines à tomber sous le charme d'une personne qu'elles trouvent attirante sentimentalement plutôt que sexuellement, elles brouillent les frontières du genre tout en se libérant des carcans. A une époque où les femmes de tout bord sont 445% plus nombreuses que les hommes à rechercher des vidéos de "sexe entre filles" sur Pornhub, on peut estimer que l'orientation sexuelle telle que nous la connaissions est aujourd'hui obsolète. Pas de label, pas de problème.