Nicolas Grégoire est un ancien journaliste, ancien membre de Force Démocrate, parti présidé par François Bayrou entre 1995 et 1998, et également l'auteur d'un livre auto-édité qui veut dénoncer les dessous de la politique et les emplois fictifs d'assistant parlementaire qu'il aurait occupés au sein l'UDF. Mais aujourd'hui, ce n'est pas pour son passé professionnel que Nicolas Grégoire fait l'actualité.
Dans son ouvrage Pas avant le deuxième tour, sorti début mai et dont la première partie est disponible gratuitement en ligne, on trouve un passage dans lequel il raconte une scène s'introduire dans "la blonde", une femme qui dort, l'entendre lui dire "non, non...", "continuer à pousser" avant d'éjaculer "comme dans un sac", conscient que le rapport était "refusé".
L'extrait a été publié sur Twitter par Christophe-Cécil Garnier, journaliste à Streetpress, qui met un terme clair et net sur les mots de Nicolas Grégoire : "Nicolas Grégoire, même s'il dit en avoir honte, ne nomme pas les choses : c'est un viol."
Plusieurs journalistes, de nombreux·ses internautes et des associations féministes ont mis à leur tour l'auteur face à ses actes. Mais Nicolas Grégoire dément, estimant qu'on lui prête une apologie du viol qu'il ne fait pas, déclaration à laquelle beaucoup répondent que ce qui est dénoncé n'est pas ladite apologie mais bien le viol en lui-même.
"Ce n'est pas un viol !", répond-il dans un tweet. "J'ai demandé à des juristes. Personne ne m'a dit que, selon le Code pénal, c'était du viol", ajoute-t-il dans un autre.
Dans le Code pénal justement, article 222-23, il est écrit que : "Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol." "La blonde", comme elle est décrite, est endormie : cela relève donc de la surprise. Les différents "Non" qu'elle prononce signifient l'absence de consentement. Une scène qui, légalement, correspond donc à la définition d'un viol.
Le collectif Nous Toutes a depuis interpellé la Police nationale qui indique que les enquêteurs de Pharos, la plateforme qui permet de signaler des contenus suspects ou illicites sur Internet, ont été saisis.
Interrogé par LCI, Nicolas Grégoire n'en démord pas, confiant même que "rien de ce qui est écrit dans ce livre ne relève de la fiction". Il ajoute : "Dans cette partie-là, où je fais de la politique, je me décris comme étant un menteur, un voleur, quelqu'un qui écrase les gens, qui est méprisant, qui méprise les femmes, qui utilise les femmes comme des objets. Tout cela je l'ai écrit pour le dénoncer. Je ne nie pas la situation, c'est un épisode qui me hante depuis longtemps, c'est un passage qui a été extrêmement difficile. J'ai été moi-même victime d'une tentative de viol adolescent, ce sont des sujets qui sont difficiles pour moi."
Pour autant, il campe ses positions en affirmant que ce qu'il confie n'est pas un viol, mais que le raconter est une façon de "libérer la parole sur ces sujets-là. Je libère la parole sur quelque chose que j'ai fait", explique-t-il. Si, comme il le précise à LCI, les faits se sont bien déroulés en 1997, soit il y a 22 ans, il y aurait prescription.
Ce 17 mai encore, après les accusations, il persiste et signe.