Culture
Octobre Rose : l’expo « Aux seins de la vie, » pour voir le cancer autrement
Publié le 1 octobre 2010 à 08:00
Par Alix Foriel
L’exposition « Aux seins de la vie » à Bordeaux sera l’un des temps fort d’Octobre Rose, le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein. Nathalie Kaïd a pris les photos, et Marie-Laure Hubert-Nasser a écrit les textes. Un duo puissant et engagé.
Octobre Rose : l’expo « Aux seins de la vie, » pour voir le cancer autrement Octobre Rose : l’expo « Aux seins de la vie, » pour voir le cancer autrement
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« Aux seins de la vie » s’expose du 1er au 31 octobre 2010, sur les murs de l’Institut Bergonié et dans Bordeaux, Cour Mably. Elle présente une cinquantaine de  photos de seins de femmes, dont plusieurs ont été touchées par le cancer du sein. Aux photos de Nathalie Kaïd, Marie-Laure Hubert Nasser a associé des textes poignants. Elle nous décrit son expérience depuis 4 ans et nous raconte son combat.

Terrafemina : Comment est venue l’idée de l’exposition « Aux seins de la vie » ?

Marie-Laure Hubert Nasser : C’est Nathalie Kaïd, la photographe, qui a eu l’idée. Elle est une femme engagée, comme moi d’ailleurs. Ayant des proches touchés par le cancer du sein, et une amie qui en est décédée, je suis très sensible à ce qui touche cette maladie. J’ai tout de suite adhéré au principe de l’exposition, à savoir raconter l’histoire des femmes de l’enfance à la vieillesse, à travers leur intimité (des photos de leurs seins) mais toujours en les rendant belles. Il fallait que les femmes soient fières des clichés et que les textes leur parlent.

TF : Il n’y a pas que des photos de femmes touchées par le cancer du sein…
MLHN : Le travail s’est fait en 2 temps. D’abord nous nous sommes concentrées sur la vie des femmes en général, puis sur la cancérologie. Au final sur une quarantaine de photos retenues, un quart sont liées au cancer.

TF : Comment s’est passée la collaboration avec Nathalie Kaïd ? Elle est l’œil, vous êtes la plume, l’une a-t-elle influencé le travail de l’autre ?
MLHN : En fait, Nathalie recevait les femmes puis les photographiait. Moi, je ne voulais pas les voir, car je voulais que leur peau parle. Il m’a semblé important d’être libre d’écrire ce que me disaient les images. Toutes les deux, nous étions en totale indépendance, et en osmose à la fois. Tout ce que faisait l’une parlait à l’autre.

TF : Comment ont réagi les femmes une fois qu’elles ont vu les clichés et lu les textes correspondants ?
MLHN : La première fois que nous avons montré les photos et les textes aux femmes, elles m’ont dit que ce que j’avais écrit correspondait exactement à ce qu’elles ressentaient. Les femmes photographiées pendant la phase sur la cancérologie se sont dites très touchées car elles avaient une image très dégradée d’elles-mêmes.

TF : Comment avez-vous vécu personnellement ce projet ?
MLHN : Quand nous avons travaillé sur la cancérologie, cela a été très violent pour moi. J’ai été bouleversée et j’ai énormément appris. Par exemple,  lors des séances de pose filmées, la moitié des femmes opérées ont avoué que le cancer avait radicalement changé leur vie, car cela leur avait fait prendre conscience que la vie n’est pas acquise. Certaines ont même changé de travail. J’ai été stupéfaite de rencontrer des femmes de tous les âges touchées par le cancer. Aujourd’hui, je suis plus que jamais engagée dans le militantisme pour le dépistage, le plus précoce possible. Quand on sait que selon les médecins, une femme sur 7 aura un cancer du sein dans sa vie… cela concerne nos mères, nos tantes, nos filles, nos amies… or, un cancer pris à temps PEUT être guéri.

TF : Qu’espérez-vous susciter comme réactions ?
MLHN : Aujourd’hui, il y a une énorme solidarité autour de l’opération, qui a pris un angle plus femmes que médicale, même si nous sommes très fières d’avoir obtenu le label du Ministère de la Santé. J’espère vraiment que grâce à cette exposition, il y aura une plus grande mobilisation autour du cancer du sein, et une volonté de se faire dépister.

Exposition du 1er au 31 octobre 2010 – Institut Bergonié Bordeaux
229 cours de l’Argonne.
Sur les Quais, la journée du 1er Octobre
Cour Mably, 3 rue Mably, du 4 au 31 octobre,  de 10 H à 18 H

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Mots clés
Culture art cancer
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