Vous pensiez que votre générosité venait tout droit du coeur ? Détrompez-vous, cette qualité serait en réalité déterminée par une région du cerveau. Une thèse récemment confirmée par une étude dirigée par l'Université d'Oxford et l'ULC (University College London), en Angleterre.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un panel de 31 volontaires, âgés de 23 ans en moyenne. Au cours d'une série d'essais, chacun des participants devait choisir entre deux images, l'une symbolisant un cadeau pour une personne étrangère et l'autre représentant un cadeau pour soi. Durant cette session d'exercices, les scientifiques mesuraient les régions d'activités du cerveau, à l'aide d'un scanner imagerie fonctionnelle par résonance magnétique (IRMf). Le but ? Déterminer pourquoi certaines personnes pouvaient être particulièrement généreuses, quand d'autres étaient égoïstes.
Le Dr Patricia Lockwood, neuroscientifique et directrice de cette étude, explique : "les comportements pro-sociaux sont des actes qui profitent aux autres personnes. Ils sont un aspect fondamental des interactions humaines et [...] essentiels à la cohésion sociale. Mais on sait très peu de choses sur le comment et le pourquoi les gens font des choses pour aider les autres". La spécialiste émet toutefois une hypothèse. Selon elle, l'empathie serait un facteur clé de la motivation. En d'autres termes, si une personne peut facilement comprendre et se mettre à la place d'une autre, elle serait alors plus généreuse.
En croisant les différents résultats de l'expérience, les chercheurs se sont d'abord rendus compte que si on apprenait facilement à faire des choix qui profitent aux autres, on ne le faisait pas aussi rapidement que pour nous. Autre constat, une seule région bien particulière du cerveau serait active, lorsque les gens feraient preuve de bonté : le cortex cingulaire antérieur (CCA), une zone régulant certaines fonctions cognitives comme l'empathie et l'émotion.
Mais alors, sommes-nous radins ou généreux à vie, sans que l'on ne puisse rien y changer ? Rassurez-vous, la réponse est non. Grâce à ce que l'on appelle la plasticité neuronale - les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier. Celui-ci serait alors capable de s'améliorer avec l'expérience.