Dans la plupart des cas, l'orgasme fait un bien fou. Il transcende, épanouit, secoue de plaisir. Et peut provenir de sources diverses et variées que l'on adore explorer.
Parfois, en revanche, il peut s'accompagner d'une douleur insupportable. Les concernées la décrivent ainsi : une sensation aigüe et lancinante dans le bas-ventre qui se manifeste au moment même de la jouissance, ou de manière plus tiraillée quelques minutes, voire heures après "l'effort". Et si un rapport sans orgasme est tout aussi valide - il serait d'ailleurs temps de se défaire de cette injonction nocive à la performance sexuelle- elle devrait toujours rester agréable quand on y parvient.
Et surtout, ressentir ce genre de coups de couteau est à ne jamais ignorer.
Avant de détailler ce qui peut se trouver à la source d'un tel phénomène, il est nécessaire de décortiquer ce qu'est un orgasme, à la base. Un mécanisme que peu sauraient expliquer d'un point de vue anatomique et organique. Il s'agit ainsi, en version simplifiée, d'une culmination neurophysiologique se terminant par un spasme musculaire involontaire.
"Physiologiquement parlant, c'est similaire à la contraction des muscles de votre bras, suivie d'un relâchement et d'une relaxation de ces muscles", décrit auprès de Mindbodygreen Samantha DuFlo, kiné spécialisée du plancher pelvien. Si les muscles pelviens qui se contractent pendant l'orgasme ne se relâchent pas complètement par la suite, cela peut entraîner des douleurs et des tensions.
Voici pourquoi, et comment y remédier rapidement.
La raison la plus fréquente à ces douleurs est un dysfonctionnement du plancher pelvien, ou le fameux périnée. Un hamac de muscles entrecroisés, pour imager grossièrement, qui soutient la vessie, l'utérus et le rectum.
"Si ces muscles sont trop courts et trop tendus, et que l'orgasme provoque une contraction qui tire dessus de manière répétée, cela peut provoquer une douleur résiduelle", détaille la kiné. Un phénomène couramment diagnostiqué chez les athlètes qui n'auraient pas appris à travailler correctement avec leur buste ni à utiliser leur respiration, contractant par inadvertance les muscles du plancher pelvien. Mais aussi chez les femmes qui ont accouché par voie basse récemment.
L'endométriose, l'adénomyose (une anomalie qui laisse les cellules de l'endomètre infiltrer le myomètre, détaille EndoFrance) et la présence de fibromes utérins (des tumeurs bénignes situées sur la paroi de l'utérus) peuvent également provoquer des sensations violentes au moment de jouir, les deux derniers résultant en un utérus élargi, qui peut par la suite appuyer sur le plancher pelvien et susciter une vive souffrance après l'amour.
Autres origines de ces maux à la jouissance : les kystes ovariens, les cystites interstitielles, le syndrome du côlon irritable ou encore la maladie de Crohn, énumère le magazine Healthline. Et puis, des raisons émotionnelles et psychologiques. "Les problèmes relationnels, le stress et les traumatismes sexuels sont autant de causes psychologiques potentielles de la douleur [et de la diminution du plaisir] ressentie lors des rapports sexuels", précise en ce sens la sexothérapeute Nazanin Moali .
A savoir toutefois que les rapports douloureux et l'orgasme douloureux sont deux conditions différentes, aux causes et soins adaptés eux aussi dissemblables.
Justement, que faire quand on se reconnaît dans ces symptômes ? Le premier conseil à suivre prestement : se rendre chez un·e professionnel·le de santé. Gynécologue attitré·e, médecin généraliste, sage-femme... Il est indispensable de consulter rapidement après avoir remarqué ces douleurs de manière répétée, pour s'assurer que tout aille bien et éliminer plusieurs diagnostics potentiels relatifs à vos organes sexuels.
Dès ce check-up réalisé, direction la kinésithérapie, histoire de vérifier, cette fois, l'état de son périnée, et déterminer les exercices ou manipulations à entreprendre pour se soulager. Ensuite, on peut envisager de s'occuper de son esprit, en se confiant par exemple à un·e sexologue qui saura déterminer si la contraction physique vient d'un blocage psychologique - et oeuvrer à ce que "sexe" et "jouissance" ne riment plus avec "mal" et "souffrance".
"Le cerveau apprend", avertit Samantha DuFlo. "Si vous commencez à ressentir de l'anxiété ou de la peur liée à la douleur lors d'un rapport, il peut centraliser ce sentiment et commencer à serrer encore plus ces muscles." Et donc, rendre d'autant plus difficile la tâche de retrouver une sexualité sereine et aussi animée qu'on le souhaite. Pour son bien-être et son désir, il est donc essentiel d'agir. Il n'y a plus qu'à.