69 %. C'est le taux de nominations féminines atteint par la Mairie de Pairie en 2018 concernant les postes élevés de directeurs et sous-directeurs. Soit, comme le précise le journal Le Monde, 11 femmes nommées sur un total de 16 prétendants à ce titre, pour cinq hommes seulement. Une certaine idée de l'inclusion à l'heure où l'égalité des sexes ne peut s'écrire sans l'égalité professionnelle et salariale ?
Certainement, mais tout le monde n'est pas de cet avis. "A la Mairie de Paris, trop de femmes sont nommées à des postes de direction", ironise ainsi le journal. Et c'est en tout ce que l'Etat assure. Pour cette absence reprochée de parité, la Ville de Paris va effectivement devoir payer une amende de pas moins de 90 000 euros. On aime à penser qu'il en est de même pour les structures où les hommes occupent en majorité un rang hiérarchique élevé.
"Si ce chiffre très élevé contribue fortement à la féminisation des emplois de l'encadrement supérieur et dirigeant de la ville, il aboutit toutefois à un non‑respect de l'objectif légal de 40 % de nominations de personnes de chaque sexe dans ces emplois", a en ce sens développé le ministère de la fonction publique. Un fait déploré.
Et pas seulement par certains internautes ou militantes féministes. Sur Twitter, c'est l'adjoint d'Anne Hidalgo aux Ressources humaines lui-même, Antoine Guillou, qui s'est exprimé non sans amertume. On le lit : "En résumé, nous sommes sanctionnés parce que nous rattrapons notre retard trop vite ! Pourtant nous faisons la démonstration que la parité aux postes à responsabilité cela peut aller vite quand la volonté est là".
Une volonté de parité trop "radicale" pour la loi ? Peut-être. Certaines paroles voient a contrario cette amende de 90 000 euros comme une décision juste face à une attitude "sexiste" et "discriminatoire". "La parité n'est pas à sens unique. Ça dit ce que ça veut dire : égalité en nombre entre les hommes et les femmes", commente ainsi un internaute sur le compte d'Antoine Guillou. "Et les pénalités pour des siècles d'inégalités et de discriminations, on en parle? Vous nous devez des milliards !", s'exclame à l'inverse l'activiste Femen Sophia Sept.
"Le culot n'étouffe pas les hommes décidément ! Toutes ces dernières décennies avec des comités, des Conseils, des assemblées faites uniquement de représentants masculins", s'indigne à l'unisson une militante féministe. Un débat de société qui n'a pas fini de faire jaser, bien au-delà des murs de la capitale.