Aux antipodes des tubes mainstream noyés d'images (Pornhub et autres Youporn), les podcasts porno privilégient aussi bien l'imagination que l'inclusion en déployant de nouveaux territoires du désir. S'exciter par le son, c'est possible. L'audioporn le démontre au gré d'écoutes aussi transgressives qu'immersives. La preuve avec ces cinq podcasts charnels (et francophones) qui stimulent aussi bien le corps que l'esprit.
Ancienne performeuse et pornographe féministe, Olympe de G a secoué le champ du podcast hexagonal avec Voxxx, série d'écoutes "pour clito audiophiles" notamment narrées par la voix chaleureuse de la camgirl française Lele O. En plus de sa variation Coxxx (podcast de porno audio "imaginé spécialement pour vos pénis"), Voxxx s'est enrichie durant le premier confinement du non moins audacieux Boxxx.
Boxxx, c'est un site collectif empli de podcasts spontanés où retentissent les fantasmes et désirs des âmes confinées. Un appel à la création d'où émanent toutes sortes des situations brûlantes : partie à trois, masturbation solo, caresses au réveil, gorges profondes, etc. Un beau programme où toutes les transgressions sont permises pour lutter contre l'ennui.
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En cette rentrée, le site Femtasy débarque en France pour notamment proposer des "audios sensuels pour le corps et l'esprit". Voilà qui promet. Au programme, des podcasts pornos écrits avec minutie afin de réjouir les plus imaginatifs. L'idée est de privilégier une "sexploration", autrement dit une exploration de ses sens par le seul biais du casque – conseillé pour plus de sensations - tout en remettant le consentement au coeur des situations.
Sur Instagram, Femtasy préfère parler d'audio-érotique plutôt que de podcast porno, mais l'expérience est identique : stimulante à souhait et forcément immersive. "Une bande de son de l'amour qui t'érotise juste avec des voix, des respirations et des sons, des énergies sensuelles brutes comme si tu y étais", voilà ce que nous propose Femtasy France, et ce avec une pluralité de voix : masculines, féminines et non-binaires. On signe où ?
A écouter ici.
Avec ses très nombreux épisodes érotiques "voire carrément impudiques", Déferlante s'envisage en podcast "provocateur de plaisir", et nous incite ouvertement à "apprivoiser le désir". Et par très nombreux, il faut comprendre : plus d'une centaine, excusez du peu. De quoi occuper bien des glaciales soirées sous la couette, en automne comme en hiver.
Avec au fil des écoutes riches en émois, une abondance de mots clés : BDSM soft, masturbation, plaisir à trois, sexe anal... Déferlante propose également des séries (Marlène, Vacances en Italie, Le Défi, La Prof...), permettant de retrouver les mêmes personnages, le même decorum. Idéal pour se familiariser d'autant plus aux singularités du porno audio. Plus de cinquante mille oreilles s'y sont déjà risquées, alors pourquoi pas vous ?
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"Suite à une rupture amoureuse, j'étais à la conquête de moi-même. J'avais une liste d'envies en tête à explorer avec la découverte de mon célibat. J'avais acheté un petit dictaphone et j'enregistrais chaque instant qui, d'après moi, 'sonnait beau'. Lorsque mes amis me voyaient en soirée avec mon casque sur les oreilles, je pouvais paraître coupée du monde". C'est en partant de cette expérience, la sienne, que Colette a décidé de créer le podcast du même nom, qu'elle dit "sensuel et fun".
Dans Colette se confesse, la narratrice éponyme nous partage ses fantasmes avec une voix englobante et caressante. Comme une ode aux histoires érotiques, celles qui stimulent aussi bien l'esprit que le corps, en ces temps où seule l'image, explicite, semble régner sur l'imaginaire.
Une alternative indépendante et sexy pour dire autrement le plaisir – et au féminin s'il vous plaît.
A écouter ici.
Après plus d'un an de confinements et couvre feux divers, quoi de plus logique que de désirer l'exil ? C'est ce que propose cette traversée audio pas comme les autres signée Radio Canada. Des récits d'intimités où se déploient les souvenirs impudiques des narrateurs et narratrices. Les sexualités s'envisagent avec dérision au gré de ces balados (terme canadien pour "podcast"), mais également sensibilité, maladresse et authenticité.
Quitte à déboulonner bien des tabous.
"On décidait les trois en même temps, toujours petit à petit avec notre regard. Je ne me suis jamais sentie aussi sexuée, aussi désirée, aussi belle, aussi femme que pendant mes nuits avec eux", raconte notamment une oratrice ne nous cachant rien de son expérience à trois, dans l'épisode Polyamoureuse.
Des confessions conseillées aux oreilles trop indiscrètes.
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