Lele O a 32 ans, une présence sur tous les médiums et une carrière déjà bien remplie. En 2021, elle entame sa quatrième année dans le milieu du sexe. 4... ou 5 : elle nous confie ne plus être trop sûre du chiffre. "Je ne sais plus, ça passe tellement vite et ça me passionne tellement !".
Par écrans interposés, la jeune femme nous déroule son CV, impressionnant et fascinant. Elle confie avoir commencé avec des vidéos sur Pornhub, ce qu'elle a depuis arrêté. "Ça ne me convenait plus", précise celle qui préfère désormais tenir un compte payant sur OnlyFans que de performer sur le site du géant du X mainstream. En ligne, on la trouve d'ailleurs aussi sur Twitter et Instagram - "sauf si d'ici là, la plateforme a décidé une cinquième fois de me bannir", lâche-t-elle. Deux réseaux qu'elle alimente de clichés plus ou moins suggestifs, et toujours addictifs.
Mais c'est loin d'être tout. Lele O a également conquis l'univers envoûtant du porno audio, en créant Voxxx et Coxxx, avec Olympe de G. et Karl Kunt. "C'est un podcast qui propose des épisodes d'accompagnement à la masturbation pour clitos et phallus !", décrit-elle. Et la télé, en devenant présentatrice du Journal du Hard sur Canal+, une "émission culte réalisée par une équipe hyper bienveillante", après avoir été coordinatrice d'intimité sur plusieurs de leurs tournages.
De ses nombreux projets, on connaît aussi son travail plus que réussi sur Vivante, le long-métrage de la réalisatrice de porno féministe Anoushka. Elle y a enregistré la voix off, destinée notamment aux publics déficients visuels.
Lele O a une particularité qui intrigue et dénote dans l'industrie : elle ne dévoile jamais ses yeux. Un moyen de garder son anonymat, on imagine, et l'audience pendue à ses lèvres... comme à son corps. On lui a demandé de nous en dire plus sur sa relation au sexe quand il est pour son plaisir perso, sur la notion d'empowerment qu'elle lui trouve, sur ses fantasmes. Réponses.
L. O. : Il me semble que c'est quitte ou double. Longtemps, le sexe était un moyen pour moi d'avoir de l'amour en échange. Je ne l'ai pas du tout fait pour me sentir forte. C'était surtout l'inverse, je mettais mon corps à disposition des hommes, pour recevoir un peu de leur protection et leur réconfort. Le plaisir plus intense et les orgasmes, je me les offrais en solo, mais c'était tabou dans ma tête. Alors je n'y retrouvais aucune forme d'empowerment.
Aujourd'hui, grâce à mon activité dans le porn, et mon histoire personnelle, j'ai compris que ce tabou est infondé. J'ai compris l'enjeu vital et social, d'assumer mon désir, mon droit au plaisir solo ou partagé. Alors, aujourd'hui, je suis cette femme libre, dans mon quotidien et dans mon image publique. Ma liberté et l'exemple que je donne aux gens (tous genres confondus), je les associe clairement à de l'empowerment.
L. O. : Le womanizer ! Et tous les aspis à clito dans le même esprit. C'est beaucoup moins direct et violent que les sextoys qui vibrent et engourdissent le clitoris. J'adore, orgasme garanti solo ou à deux.
L. O. : Je ne suis pas sûre de mettre tout le monde d'accord, mais le film qui me fait vriller c'est Cruel Intentions (Sexe Intentions, en VF, ndlr). L'ambiance du tabou incestueux, le vice. J'étais encore vierge à l'époque et je pense que ça a vraiment fait bouger mon imaginaire sexuel. J'avoue qu'aucun porno féministe ne m'excite vraiment sexuellement, mais j'ai quand même envie de recommander le travail d'Anoushka et d'Olympe de G !
L. O. : Quand j'arrive a dire ce que je veux. Et ce que je ne veux pas ! Dans ces moments-là, je vois que j'ai changé, et je me sens libre et entière.
Mais encore aujourd'hui, je n'arrive pas l'exprimer à tous les coups avec mon amoureux. Même si ça fait bientôt trois ans qu'on est ensemble... En fonction de mon humeur, de mon cycle menstruel, des événements de ma vie pro ou perso, je me sens plus ou moins capable de me montrer assertive, plus ou moins confiante.
L. O. : C'est très difficile pour moi de choisir "un truc préféré". Je veux bien choisir un film, mais une célébrité, impossible ! Alors si vous voulez bien, dans mon lit, et en même temps, je prendrai : mon mec, Brad Pitt à l'époque de Fight Club, Marlon Wayans dans tous ses films même les plus débiles, Leonardo DiCaprio a l'époque de Romeo+Juliet, Will Smith à tous les âges, Idris Elba = same, Pierce Brosnan en James Bond.
D'avance, merci !
L. O. : Juste entendre mon mec gémir dans mon oreille, c'est le feu assuré !
L. O. : En brisant nos propres tabous. J'en ai encore plein à déconstruire moi-même. Je pense qu'être un exemple, c'est inspirant pour les autres. Mais leur faire la leçon, ça ne fonctionne pas. Alors je travaille sur moi... en espérant que ça impacte positivement mon entourage et ma communauté !