En 2021, lorsque l'on analyse le rapport des plus jeunes à leur sexualité, le constat est alarmant. D'après une étude Opinion Way pour Majorelle, laboratoire pharmaceutique dédié à la santé sexuelle, 29 % des 15-25 ans interrogé·e·s déclarent ne pas savoir comment prendre du plaisir (contre 14 % pour l'ensemble de la population française). 36 % disent également ne pas savoir ce qu'ils apprécient dans les relations sexuelles.
Et pour tenter de s'informer, 46 % d'entre elles et eux passent par leur cercle proche. Seulement, "les amis n'ayant pas toutes les clés de compréhension, plus de 30 % se tournent vers les réseaux sociaux". Et puis, le porno, un passage "plus ou moins obligé" pour en apprendre davantage, "faute de mieux, avec la quantité de fausses informations que cela implique", déplore-t-on encore.
Devant ces chiffres, Eden Gen, marque de préservatif lancée par Majorelle, a décidé d'agir en lançant Sextember, un mois dédié à se passer de films X, et à découvrir le sexe autrement.
A compter du 1er septembre, Sextember invite donc la "Gen Z" (génération des personnes nées entre 1995 et 2010) à se documenter plutôt qu'à mater, en gros. Pour ce faire, le concept a mis au point une plateforme au design léché, où contenus pédagogiques et mèmes instagrammables se mêlent pour le plus grand plaisir des internautes.
Des sujets essentiels comme "Le sexe, c'est pas toujours un pénis dans un vagin", des décryptages qui remettent en question certaines convictions à l'instar de "Quelques mythos sur le porno à relativiser (ou pas)", ou encore des questions-réponses sans tabous - "C'est normal que je ne ressente rien quand je me touche ?", demande par exemple un·e anonyme de 16 ans.
Et puis, pour les plus récalcitrant·e·s, un "Starter Pack", un kit de survie pour faire autre chose à base de podcasts ou de masturbations guidées, et la "Sextension", l'extension Google Chrome qui bloque automatiquement tout ce qui à trait au X de son navigateur. Malin.
Ce défi alléchant, qui a de quoi attirer l'attention sur les conséquences d'une absence éducation sexuelle digne de ce nom, en laisse toutefois certain·e·s dubitatif·ve·s. Notamment, l'autrice et journaliste Laëtitia Reboulleau, qui nuance avec pertinence : "Au lieu de faire un mois sans porno pour le Sextember, et si vous preniez plutôt le temps de découvrir le porno éthique, fait avec amour par des petits créateurs qui se donnent du mal et méritent tellement plus votre argent que les gros sites ?"
Une autre façon de s'initier au coït en évitant les clichés nocifs des plateformes mainstream. Et ce, sans même se priver.