"J'aime plus Paris", expliquait Thomas Dutronc en 2008. Sept ans plus tard, force est de constater qu'une écrasante majorité des cadres partagent l'avis du chanteur. En effet, 8 cadres franciliens sur 10 envisagent de quitter la capitale et l'Ile-de-France (36% envisagent "peut-être" et 44% "certainement", un déménagement en région, ndlr) pour aller vivre leur vie professionnel ailleurs, d'après une étude publiée par Cadremploi en début de semaine.
Une tentation de l'exil provincial, dans les trois ans à venir pour les trois quarts des sondés, principalement motivée par les temps de transport jugés trop longs par 70% des personnes interrogées. Environ la moitié d'entre elles a plus de 45 minutes de trajet pour se rendre au travail.
Le montant des loyers est lui aussi pointé du doigt par 58% des cadres. Il faut dire qu'avec un prix moyen au m2 de 7 960 euros (pouvant grimper jusqu'à 11 710 euros dans le 6e arrondissement), l'achat d'un bien immobilier à Paris est, pour bien des foyers, mission quasi impossible. Reste la location : mais là encore, avec un loyer moyen de 29,45 euros au m2, il faut compter plus de 1 472 euros pour la location d'un 50 m2. En dehors du logement, le coût de la vie en général est aussi le motif de départ avancé par plus de la moitié des sondés (55%) alors que le manque de proximité avec la nature est cité par 46% des candidats au départ.
Mais où veulent donc partir tous ces Franciliens excédés ? Là où le cadre de vie serait meilleur aux yeux d'une écrasante majorité (87%) et des opportunités professionnelles. Bordeaux arrive en tête des destinations envisagées (54%). "Arrivée du tramway, rénovation des façades, construction de ponts au-dessus de la Garonne (...) lancement des grands travaux ferroviaires pour installer une ligne TGV qui reliera Paris à Bordeaux en 2 heures au lieu de 3 dès 2017... La ville est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2007, elle a été élue meilleure destination touristique européenne et ville préférée des Français en 2015", rappelle Cadremploi.
Le chef-lieu de la région Aquitaine devance Nantes (42%), elle-même talonnée de près par Lyon (41,5%). Des villes dans lesquelles 64% des cadres envisageant un départ espèrent trouver "une meilleure conciliation de l'équilibre entre vie personnelle et professionnelle".