Intégralement voilée, Kenza Drider, 32 ans, n’est pas une inconnue pour tout le monde. Lors du vote de la loi interdisant le port du voile intégral, elle est la seule femme en niqab à avoir été entendue par la mission parlementaire dédiée à ce sujet. C’était en décembre 2009. Aujourd’hui elle s’est lancée dans un autre combat, celui de l’élection présidentielle à laquelle elle se présente en 2012.
Sa candidature, elle l'a annoncée aujourd’hui à Meaux, ce qui n’est pas dénué de sens. Meaux, c’est la ville de Jean-François Copé, fondateur du projet de loi visant à interdire le niqab. Quant à la date de cette déclaration, elle n'a pas été choisie au hasard non plus. C’est en effet aujourd’hui que reprend l’affaire sur les deux femmes voilées de la tête aux pieds qui étaient venues offrir un gâteau d’anniversaire au secrétaire général de l’UMP.
Deux provocations derrière lesquelles se cache Rachid Nekkaz, le fondateur de « Touche pas à ma Constitution ». Ce dernier n’a de cesse de se battre contre cette loi sur le voile qu’il considère comme une atteinte aux droits de l’Homme. Impatient d’entendre le verdict, il compte faire condamner la France par la Cour européenne des droits de l’Homme après l’annonce d’une éventuelle amende. Kenza Drider et Rachid Nekkaz estiment dans des propos rapportés par Le Point que cette loi est « contraire à la Constitution, et attentatoire à la liberté élémentaire d’aller et venir des citoyennes ». Mais si pour cet homme, l’action de Kenza est « féministe », la candidate voilée n’est pas de cet avis et juge que « les associations féministes sont sectaires ». Une provocation de plus ?
Claire-Marie Allègre
(Source : lepoint.fr)
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