Le tribunal militaire du Kef (nord-ouest de la Tunisie) a requis la peine capitale contre l’ancien chef Zine El Abidine Ben Ali, poursuivi pour complicité d’homicides volontaires lors des répressions de janvier 2011 à Thala et Kasserine, deux villes importants dans la révolution tunisienne. Il a ainsi réclamé « les sanctions les plus sévères possibles » pour les 22 anciens hauts responsables du régime, accusés d’avoir donné la mort à 22 personnes au moins dans ces deux villes.
Ben Ali, qui a fui en Arabie saoudite en janvier 2011, cumule déjà au civil des condamnations à 66 ans de prison, notamment pour détournements de fonds, trafic de drogue et abus de biens publics. Quant aux autres inculpés, ministres et hautes mandataires du régime du président déchu, ils n’ont jamais reconnu avoir donné l'ordre de tirer sur les manifestants de Thala et Kasserine. Néanmoins, l'ancien Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, à la tête du premier gouvernement post-Ben Ali, avait déclaré avoir appelé Ben Ali le 9 janvier pour lui demander d'arrêter les tirs à balles réelles contre la population à Kasserine, mais l’ancien chef se serait excusé derrière une « légitime défense ».
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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