"Shakira à la Jonquera". C'est cette banderole bien subtile comme il faut qu'ont récemment déployé certains supporters du Paris Saint-Germain à l'encontre du FC Barcelone, célèbre rival que les parisiens affronteront ce 10 mars (après une première rencontre victorieuse). La célèbre chanteuse colombienne est l'épouse du défenseur central barcelonais Gerard Piqué. Et La Jonquera, une ville d'Espagne connue pour sa prostitution.
L'analogie suggérée semble donc limpide aux yeux des supporters sexistes. Pas de quoi améliorer le niveau des banderoles de tribunes, qui ne brillent pas franchement par leur féminisme. On aurait pourtant pu rêver à une plus belle mentalité en ce contexte exigeant de Ligue des Champions, mais non : il faut croire qu'il est ardu de renvoyer les machos aux vestiaires.
Toujours est-il cette banderole ne passe pas. Tant et si bien d'ailleurs que le club parisien s'est fendu d'un mea culpa. Dans les pages du Parisien, le PSG déclare effectivement "condamner fermement et sans ambiguïté" ce genre de discours "totalement déplacés" dans un stade de foot - comme ailleurs soit dit en passant.
Voilà qui est dit.
Mais ce n'est pas tout. Par-delà le "malheureux" timing (la banderole a été dévoilée durant la Journée internationale des droits des femmes ce 8 mars), ce message fait réagir à l'international. Et notamment en Espagne, comme l'on peut s'en douter. Le quotidien sportif barcelonais Mundo Deportivo a ouvertement condamné une "banderole machiste", là où le journal El National a jugé le discours tenu "inadmissible, violent et sexiste".
Sur la Toile également, les esprits s'échauffent. "J'apprécie votre dévotion, mais évitez tout ce qui est insulte sur les femmes des joueurs. C'est contre-productif : ça ternit l'image du club, l'image des supporters Ultras", "Shakira ne mérite pas d'être dénigrée de la sorte", "Des gros beaufs misogynes", "Je me demande s'ils ont vraiment un cerveau ces gens là... je supporte le Barca, vous faites juste honte", peut-on ainsi lire parmi les abondants commentaires réagissant aux photos de la banderole incriminée.
Des commentaires où résonne bien souvent un même mot d'ordre : #RespectShakira. "Respectez Shakira". Un appel à la décence qui importe. Car ce n'est pas la première fois que la chanteuse suscite les réactions les plus misogynes dans un stade. Comme nous le rappelle Paris Match, la banderole "Shakira es de todos" ("Shakira appartient à tout le monde") avait également fait polémique il y a cinq ans de cela.